Trois questions à Serge Fino, dessinateur de bande dessinée: "Je voulais offrir un autre regard sur la Grande Guerre”

Dans Jules Matrat, Serge Fino redonne vie à un poilu hanté par la Grande Guerre, dans une adaptation sensible et réaliste d’un roman oublié de Charles Exbrayat.
Serge Fino est un auteur-dessinateur au trait réaliste. Il signe depuis trente ans des sagas saluées par la critique comme Les Maîtres-Saintiers (scénario L.-F. Bollée) et Seul au monde, toujours aux éd. Glénat.
GEO : Comment ce projet est-il né ?Serge Fino : J’avais depuis longtemps envie de consacrer un cycle d’albums à la Grande Guerre, mais de manière biaisée : je ne voulais pas faire du Tardi qui a déjà si bien dessiné la vie dans les tranchées… J’ai fini par tomber sur ce livre un peu oublié de Charles Exbrayat, qui évoquait le difficile retour à la vie d’un poilu. C’était une matière idéale pour donner un autre point de vue sur le conflit, celui d’un homme qui eut la chance de survivre, mais dont l’esprit est resté à jamais dans le bruit et la boue, aux côtés de ses camarades disparus.
Vous êtes-vous éloigné du roman ?Pas tant que ça, car le livre est très bien dialogué, et j’ai juste occulté quelques formules un peu vieillottes… Aussi, Exbrayat avait situé l’action du roman dans le village fictif de Chervagne, dans (...)
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