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Traque et rébellion : l'histoire méconnue des esclaves fugitifs de l'île Maurice au XVIIIe siècle

Traque et rébellion : l'histoire méconnue des esclaves fugitifs de l'île Maurice au XVIIIe siècle
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Au XVIIIe siècle, sur l’île de France (aujourd’hui l’île Maurice), nombre d’esclaves fuient leurs terribles conditions de vie. Ces «marrons», comme on les appelle alors, sont poursuivis sans répit par des chasseurs attirés par l’appât du gain.

Ce sont d’abord des cris qui se répondent dans la moiteur de la forêt tropicale. Puis des halètements, des aboiements de plus en plus furieux. Dans un remue-ménage de feuillages qu’on piétine, des chasseurs surgissent armés de tout leur arsenal – fusils, mousquets, coutelas, cartouchières –, précédés de leurs molosses, des dogues de Cuba pouvant peser un demi-quintal. Plus en avant, sur les pentes abruptes du morne Brabant, un gibier fuit dans une course éperdue. Un gibier constitué… d’hommes et de femmes. Des esclaves évadés. Des «marrons», comme on dit alors. S’ils sont repris, ces malheureux savent ce qui les attend. Les plus récalcitrants seront pendus, brûlés vifs, ou mis en pièces par les chiens. Les autres, en punition, subiront le fouet, la mise aux fers, ils auront les poignets sectionnés ou les oreilles tranchées… Autant de pratiques atroces mais courantes, voire quotidiennes, sur ce coin de terre en apparence paradisiaque qu’on appelle, (...)

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