Sur les traces des missionnaires français morts pour évangéliser l’Indochine

Du XVIIe au XIXe siècle, de nombreux religieux français partirent évangéliser les habitants de la péninsule indochinoise et y laissèrent leur vie.
"Oh ! Quel n’est pas mon bonheur ! Je viens d’être appelé à aller évangéliser les peuples du Tonkin. Il m’est donc donné d’espérer de vivre la véritable vie de missionnaire et d’apôtre, vie de souffrances et de peines continuelles", écrivait Augustin Schoeffler, le 23 juin 1847. Le vœu du prêtre lorrain fut réalisé, et même au-delà de ses espérances : il mourut décapité quatre ans plus tard, et son corps fut jeté dans un ruisseau…
Le jeune homme savait à quoi s’attendre : depuis la toute première expédition française dans les années 1660, la vie de missionnaire dans l’empire du Dai Viêt était rude, rythmée par les drames et les persécutions… Rien ne destinait des Français à devenir missionnaires dans cet empire. Le Portugal y détenait le padroado, le monopole d’évangélisation, et aucun religieux n’avait le droit de poser le pied sur cette terre sans avoir été adoubé par le roi portugais…
Qui était Alexandre de Rhodes ?Un homme allait pourtant changer la donne : Alexandre de Rhodes. Ce jésuite avignonnais était parti en Asie en 1619, passant (...)