Séisme: à Bangkok, l'angoisse des proches des disparus de la tour effondrée

Bangkok (AFP) - Trois jours après le tremblement de terre qui a frappé la Birmanie et la Thaïlande, Naruemol Thonglek espère toujours que son compagnon soit extrait des débris de la tour de trente étages en construction qui s'est effondrée à Bangkok.
"Je prie toujours pour qu'il soit vivant mais s'il ne l'est plus, j'espère que l'on peut au moins retrouver son corps", confie lundi cette femme de 45 ans.
Son conjoint, Kyi Than, électricien, travaillait au 26e étage, quand le tremblement de terre de magnitude 7,7 a réduit l'immeuble à un tas de blocs de béton arrachés et de poutres d'acier déformées en quelques secondes.
Environ 80 ouvriers sont encore piégés dans les décombres, et si les chances de les retrouver vivants s'amenuisent d'heure en heure, les secours continuent leurs efforts.
Kyi Than est de nationalité birmane, comme de nombreux disparus, parmi lesquels figurent aussi des Laotiens et des Cambodgiens, en plus de Thaïlandais.Les Birmans forment une main-d'oeuvre bon marché souvent visible dans les nombreux chantiers de Bangkok.
Dans l'attente de nouvelles, plusieurs proches ont décidé de dormir sur des lits de camp ou directement sur le sol en pierre d'un refuge installé à proximité.
Daodee Paruay explique être sur les lieux depuis deux jours, espérant un miracle pour son frère et sa belle-soeur, électriciens.
"Nous attendrons jusqu'à ce qu'ils soient retrouvés", confie cette femme cambodgienne.
- "Moment de calme" -
Le séisme, dont l'épicentre se trouve dans le centre de la Birmanie, à 1.000 kilomètres de Bangkok, a provoqué des scènes de panique dans la capitale thaïlandaise, où les habitants n'ont pas le souvenir d'avoir vécu un tel événement.
Au moins 18 personnes sont mortes en Thaïlande, dont onze sur le chantier de la tour, selon les autorités.Le bilan s'élève à plus de 1.700 morts en Birmanie.
La pluie s'est abattue lundi matin sur le site sinistré, où des chiens renifleurs et des drones d'imagerie thermique sont toujours déployés pour rechercher des signes de vie dans les décombres.
Bangkok a repris une vie normale, après un week-end d'inquiétudes liées à la sécurité des immeubles, qui ont entraîné une campagne d'inspection à l'échelle de la métropole.
Les autorités thaïlandaises ont indiqué lundi enquêter sur les causes de l'effondrement de cet immeuble qui devait abriter des bureaux de services de l'Etat.
Autour de l'heure du déjeuner lundi, Tavida Kamolvej, gouverneure adjointe de Bangkok, a averti que la situation était encore extrêmement incertaine et qu'ils avaient besoin "d'un moment de calme" pour en déterminer l'origine.
La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra s'est également rendue sur place.
Naruemol Thonglek a expliqué à l'AFP qu'elle avait allumé des bâtonnets d'encens et des bougies, dans l'espoir de retrouver son petit ami vivant.
"Si tu peux entendre ma voix, si tu es encore en vie, crie et fais-le savoir aux autorités."