Robert Le Vigan, celui qui criait sa haine à la radio nazie

A l’écran, Robert Le Vigan s’était spécialisé dans les rôles de traîtres. Antisémite notoire à la radio, on le suspecte aussi d’avoir écrit des lettres de dénonciation à la Gestapo.
Le 16 novembre 1946, devant la cour de justice de la Seine, s’ouvre le procès de l’un des acteurs français les plus brillants et singuliers de l’avant-guerre. Vêtu d’un vieux pardessus, Robert Coquillaud, dit Le Vigan, «va et vient dans le box, tour à tour véhément, ironique, glacé», écrit le chroniqueur du journal Libération. Le Président : «Vous n’aimiez pas cette guerre n’est-ce pas ?» Le Vigan : «Pas plus celle-ci qu’une autre, monsieur le Président !» Et les débats de se poursuivre entre farce et tragique, à l’image d’un acteur passé maître dans l’art de mélanger les registres.
En février 1941, il travaille pour Radio-Paris, station de propagande nazieNé avec le XXe siècle, il était appelé à prendre la succession d’un père vétérinaire. Mais un professeur de philosophie l’initia au théâtre et changea son destin. Reçu brillamment au Conservatoire en 1918, Robert multiplia ensuite les cachets. En 1930, son premier rôle cinématographique dans Les Cinq Gentlemen maudits, de Julien Duvivier, scella son emploi (...)