Quel est le lien entre les "Curucucus", ces cavaliers masqués brésiliens, et la France ?

Masqués et costumés, ces cavaliers paradent dans les villes, semant le trouble lors de la Festa Do Divino Espírito Santo, la Pentecôte. La tradition à l'origine de cette fête tisse un lien vers la France, via la Chanson de Roland. Entretien avec le photographe Pierre Banoori qui les a suivis pour ce reportage au Brésil.
Pourquoi avoir photographié la Festa do Divino Espírito Santo à Pirenópolis ? Qu’est-ce qui fait l’originalité de cette fête ?
Dans le monde lusophone, cette fête est l’équivalent de la Pentecôte. Plusieurs villes au Brésil et au Portugal la célèbrent. À Pirenópolis, petite ville nichée dans les montagnes, à l’architecture coloniale très colorée, elle constitue le principal événement culturel, loin devant le carnaval. Et depuis plus de deux cents ans, les festivités, qui durent vingt-trois jours autour de la Pentecôte, culminent au cours des trois derniers, avec les cavalhadas : une reconstitution théâtrale d’une bataille légendaire entre les chrétiens et les Maures qui s’est déroulée en Europe durant le Moyen Âge.
Ce spectacle extravagant trouve son origine dans la Chanson de Roland, cette chanson de geste française du XIIe siècle qui évoque la bataille de Roncevaux. Les (...)