Pyongyang rejette le projet de « Dôme d’or » de Trump, redoutant une nouvelle zone nucléaire

La Corée du Nord exprime son désaccord face au projet de « Dôme d'or » promu par Donald Trump, estimant que ce système de défense antimissile pourrait transformer la péninsule coréenne en zone à haut risque nucléaire.

Des réactions internationales vives face au « Dôme d’or »

Annoncé en grande pompe la semaine dernière par Donald Trump, le projet de bouclier antimissile baptisé « Dôme d’or » soulève déjà un tollé sur la scène internationale.

Le président américain mise sur un investissement colossal — près de 175 milliards de dollars — pour renforcer la protection du pays contre des menaces aussi diverses que les missiles balistiques intercontinentaux, les armes hypersoniques ou encore les drones. Selon ses propres mots, ce dispositif serait « très important pour le succès, voire la survie de notre pays ».

La Corée du Nord, vent debout contre le projet américain

Les critiques n’ont pas tardé à fuser depuis Pyongyang. Dans un mémorandum relayé par l’agence officielle KCNA, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères tire la sonnette d’alarme. À ses yeux, ce système représente une « initiative menaçante très dangereuse visant à menacer la sécurité stratégique des États dotés d’armes nucléaires ». Le régime va même jusqu’à accuser les États-Unis de vouloir transformer l’espace en un « champ de guerre nucléaire potentiel », jugeant que Washington serait désormais déterminé à militariser cette nouvelle frontière.

Pour l’analyste Hong Min, interrogé par l’AFP, la virulence nord-coréenne s’explique facilement : Pyongyang estime que le « Dôme d’or » risquerait d’affaiblir significativement son arsenal nucléaire, y compris ses propres ICBM (missiles balistiques intercontinentaux). Face à cette nouvelle donne, le pays serait contraint, selon lui, de développer rapidement des moyens alternatifs pour garantir sa capacité de dissuasion.

Moscou et Pékin manifestent également leur inquiétude

Du côté de la Chine, l’opposition ne laisse guère place au doute. Pékin accuse Washington de déstabiliser l’ordre mondial et d’alimenter une dangereuse escalade technologique.

En Russie, le ton semble s’adoucir : si le Kremlin réclamait initialement une concertation étroite sur ce dossier, il insiste désormais sur la « souveraineté » américaine tout en rappelant sa vigilance.

Difficultés techniques et coût faramineux à prévoir

Inspiré du célèbre Dôme de fer israélien, qui a prouvé son efficacité contre les tirs à courte portée mais reste inadapté aux missiles intercontinentaux, le projet américain s’annonce particulièrement ambitieux. De nombreux experts rappellent toutefois que ce système devra relever des défis techniques redoutables et que sa facture finale pourrait s’avérer bien supérieure aux annonces officielles.

Parmi les principaux points soulevés :

• L’adaptation à différents types de menaces balistiques ou hypersoniques.
• L’incertitude quant à la viabilité technologique du dispositif global.
• L’inévitable inflation des coûts au fil du développement.

Entre ambitions affichées et tensions croissantes sur la scène mondiale, le dossier du « Dôme d’or » restera sans nul doute sous haute surveillance dans les prochains mois.