"Pour les jeunes Rwandais, se dire Hutu ou Tutsi n'a plus beaucoup de sens"

En ce mois d'avril, le Rwanda commémore les 30 ans du génocide de sa population Tutsie par les partisans du pouvoir extrémiste Hutu, qui fit de 800 000 à un million de morts. Depuis, le pays à entrepris un long processus de réconciliation. Mais comment la jeunesse actuelle, qui n'a pas connu cette période, vit-elle avec le poids du passé ? Décryptage par Assumpta Mugiraneza, psychologue et historienne, qui travaille auprès des jeunes Rwandais.
Le 7 avril 1994, débutait au Rwanda le dernier génocide du XXe siècle. Durant cent jours, 800 000 à un million de personnes, appartenant principalement à la minorité tutsie, furent massacrées à coups de machettes ou de gourdins par leurs compatriotes hutus, galvanisés par la propagande d’un régime extrémiste. Ce génocide commis entre voisins puise aussi ses racines dans l’histoire coloniale du pays (1919-1962). Après s’être appuyés sur les Tutsis, généralement éleveurs, pour asseoir leur pouvoir sur la majorité hutue, les colonisateurs belges avaient imposé, en 1931, une mention ethnique sur les papiers d’identité : Hutu, Tutsi ou Twa (Pygmée). Les deux premières, artificielles, manipulées par les idéologues du mouvement Hutu Power, devinrent un (...)
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