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Plus de 400 morts en deux semaines dans le nord de Gaza, selon les secours

Plus de 400 morts en deux semaines dans le nord de Gaza, selon les secours
Publié le , mis à jour le

Jérusalem (AFP) - Plus de 400 personnes, selon les secours, ont été tuées en deux semaines dans le nord de la bande de Gaza, où l'armée israélienne poursuit samedi son offensive pour écraser le Hamas, très affaibli après un an de guerre et la mort de son chef.

Un bombardement a fait 33 morts, selon la Défense civile, à Jabalia, un secteur du nord du territoire palestinien où Israël mène depuis le 6 octobre une offensive aérienne et terrestre en affirmant que le Hamas cherche à y reconstituer ses forces.

La guerre qui fait rage dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 a gagné le Liban, où Israël mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, appuyée par des bombardements aériens, contre le Hezbollah, puissant allié du Hamas lui aussi soutenu par l'Iran.

Samedi, les sirènes d'alerte ont retenti dans le nord d'Israël.L'armée a dénombré au moins 115 projectiles tirés depuis le Liban tandis que des frappes israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth et l'est du pays, deux fiefs du Hezbollah.

Le mouvement islamiste libanais, qui a annoncé être entré dans une "phase d'escalade" avec Israël, a revendiqué des tirs de roquettes sur la région de Haïfa, le grand port du nord d'Israël, sur la ville de Safed et sur une base militaire.

Un drone a été lancé, sans faire de victime, vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël, a annoncé le bureau du Premier ministre. 

Dans le nord, un homme a été tué par les débris d'une roquette près d'Acre, selon les secours.

Au Liban, l'aviation israélienne a mené deux frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, 45 minutes après avoir appelé les habitants à évacuer.

Des images de l'AFP ont montré des volutes de fumée grise et noire s'élevant au-dessus du site frappé.

Une frappe aérienne, qui a fait deux morts, a par ailleurs touché l'autoroute reliant Beyrouth au nord du pays, selon les autorités, dans une zone chrétienne épargnée jusque-là.

Israël, qui bombarde les fiefs du Hezbollah à travers le Liban depuis le 23 septembre, dit vouloir neutraliser le mouvement chiite dans le sud du pays et permettre le retour dans le nord de son territoire de quelque 60.000 habitants, déplacés depuis un an par les tirs de roquettes incessants.

Au moins 1.418 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

L'ONU a recensé environ 700.000 déplacés.

La guerre se poursuit en dépit de la présence dans le sud du Liban de la Finul, la force de maintien de la paix de l'ONU. 

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a suggéré samedi de donner à la Finul "un mandat plus robuste", soulignant que cela exigerait une décision du Conseil de sécurité.

- "Des dizaines de corps" -

Dans la bande de Gaza, des témoins ont signalé des tirs nourris et des bombardements à l'artillerie sur le camp de réfugiés de Jabalia, après la frappe meurtrière de la nuit, ainsi que des frappes sur celui de Bureij, dans le centre du territoire.

Selon des médecins, les forces israéliennes ont bombardé l'Hôpital indonésien de Beit Lahia, dans le nord. 

La Défense civile, qui dépend du Hamas, a affirmé que "plus de 400 morts" avaient été trouvés depuis le 6 octobre dans le nord de Gaza, une zone densément peuplée.

"Il y a des dizaines de corps dans les rues de Jabalia tués par les bombardements incessants", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Mahmoud Bassal, précisant que ce bilan incluait des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Le Hamas avait assuré vendredi que le décès de son chef Yahya Sinouar, tué mercredi par des soldats israéliens dans le sud de la bande de Gaza, "renforcerait" le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a également affirmé que les otages retenus à Gaza ne seraient pas libérés avant "l'arrêt" de l'offensive israélienne, déclenchée en riposte à l'attaque menée contre Israël le 7 octobre 2023, dont Yahya Sinouar est considéré comme le cerveau.

D'après le New York Times, qui a interrogé le médecin légiste chargé de l'autopsie en Israël, le chef du Hamas a d'abord été grièvement blessé au bras lors d'un échange de tirs, puis tué d'une balle dans la tête.

- "Enfer sur terre" -

Après le président américain Joe Biden, Josep Borrell a estimé samedi que la mort du chef du Hamas ouvrait "une nouvelle perspective" en vue d'un cessez-le-feu. 

Mais des analystes soulignent que la disparition de Yahya Sinouar désorganise encore davantage le mouvement, à présent éparpillé en petites cellules, compliquant d'autant de futures négociations.

"Les efforts de négociations étaient précédemment tous basés sur l'idée que Sinouar disposait d'un lien avec la plupart de ceux qui détenaient des otages, et qu'il pouvait façonner leurs actions", a résumé Jon Alterman, du think-tank américain CSIS. 

"La photo est bien plus floue maintenant et nous devrions assister à des dénouements variés", a ajouté cet expert.

Les familles des otages, tout en saluant la mort de Sinouar, ont d'ailleurs exprimé leur "profonde inquiétude" sur le sort de leurs proches.

Sur les 251 personnes enlevées le jour de l'attaque du Hamas, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels, incluant les otages morts en captivité.

Au moins 42.519 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués jusqu'à présent dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Le petit territoire, assiégé par Israël, est un véritable "enfer sur terre" pour le million d'enfants qui y vit, a affirmé l'Unicef vendredi.

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