Mastiha: la résine grecque que s’arrachent les Asiatiques

Exclusif à l’île de Chios, le mastic grec — résine aux vertus médicinales, culinaires et cosmétiques — fascine le monde depuis l’Antiquité. Et son succès ne cesse de croître.
Protégée par une AOP, la mastiha est le trésor millénaire et exclusif de Chios. Pour une bonne raison : on ne la récolte que sur l’île. "Ailleurs, l’arbre ne donne rien", explique Eleni Paidousi, conservatrice au musée du Mastic de Chios. Les Iraniens, les Turcs s’y sont pourtant essayés… Sans succès. Le climat sec, le sol volcanique, des siècles de sélections variétales expliqueraient cette particularité qui fait la fortune des Chiotes. Ils récoltent 160 tonnes de résine par an, en exportent 90 %, et malgré cela, l’offre reste inférieure de 40 % à la demande. "Nous plantons de plus en plus d’arbres, mais il faut une trentaine d’années pour qu’ils donnent", explique Theodoros Sarantakis, représentant des producteurs.
Le chewing-gum de la Méditerranée pendant l'AntiquitéAu Ve siècle avant notre ère, Hérodote signalait déjà que les Grecs mâchaient la résine séchée. Son arôme mentholé devait soulager les douleurs d’estomac.
Une usine dans l’île fabrique toujours sous la marque Elma des chewing-gums au mastic, dont (...)