L’île de Nauru rompt ses liens diplomatiques avec Taïwan

Taïwan dénonce des « aides économiques » de Pékin pour obtenir le soutien de ce micro-Etat du Pacifique.
Lundi, le gouvernement de Nauru a annoncé avoir rompu ses liens diplomatiques avec Taïwan pour en établir de nouveaux avec la Chine.
Dans son communiqué de presse, le gouvernement du petit Etat insulaire du Pacifique, 12 500 habitants, précise que Taïwan n’est plus reconnu “comme un pays distinct” mais “plutôt comme une partie inaliénable du territoire chinois”. De fait, le micro-Etat ajoute qu’il “ne développerait plus de relations ou d’échanges officiels avec Taïwan”.
Taipei rompt également ses liens
Sans attendre, Taipei a déclaré de son côté mettre fin à ses relations diplomatiques avec Nauru “pour sauvegarder notre dignité nationale”.
Cette rupture diplomatique n’a rien d’anodin, deux jours après la victoire au scrutin présidentiel de Lai Ching-te, lequel considère que Taïwan est indépendante de fait, et faisant la promesse de protéger l’île des “menaces et intimidations” de Pékin.
Des “aides économiques” de la Chine
Mais les autorités de Taïwan ont accusé Pékin d’avoir octroyé des “aides économiques” à Nauru afin de le pousser à verser ses liens diplomatiques de Taipei vers Pékin.
Le vice-ministre des Affaires étrangères taïwanais a ainsi déclaré que “La Chine a contacté activement des personnalités politiques à Nauru et a utilisé des aides économiques pour inciter le pays à changer de reconnaissance diplomatique”.
Pékin salue la décision
La Chine n’a pas attendu à saluer la décision de Nauru, qui était jusque là une des 13 nations à reconnaître officiellement Taïwan sur le plan diplomatique. Mais le gouvernement de Nauru entend souligner que “Ce changement n’est en aucun cas destiné à affecter les relations chaleureuses que nous entretenons avec d’autres pays. Nauru reste une nation souveraine et indépendante et souhaite entretenir des relations amicales avec d’autres pays”.
D’après Mihai Sora, qui est spécialiste du Pacifique de l’Institut Lowy, l’arrivée à la tête de Nauru d’un vétéran de la politique pourrait expliquer ce changement inattendu de politique étrangère : “C’est surprenant parce que Nauru, ces dernières années en tout cas, s’est montré très critique à l’égard de la Chine”. Quoi qu’il en soit, une décision qui “aura certainement des répercussions dans le Pacifique”.