En Espagne, deuxième pays le plus visité au monde, la frustration grimpe. Des milliers d'individus se sont rassemblés à Malaga et Cadix, exprimant leur mécontentement face au tourisme de masse. Quelle pourrait être la solution à ce problème grandissant ?
Le samedi 29 juin dernier, les rues de Malaga et Cadix étaient le théâtre de manifestations massives. Des milliers de personnes ont défilé pour dénoncer les effets néfastes du surtourisme sur la vie locale.
“Interdiction des logements touristiques”, “Comment vivre avec un salaire de 1300 euros et un loyer de 1100 euros ?” Voici quelques-unes des revendications portées par les pancartes des manifestants.
Ces messages puissants reflètent la frustration croissante d’une population locale qui se sent mise de côté. Certaines voix vont même jusqu’à qualifier leur ville d'”parc d’attractions“, citant l’exemple de logements traditionnels remplacés par des hébergements touristiques.
Malaga, l’une des grandes villes andalouses, a vu près de 5500 personnes se réunir dans son centre historique pour ces manifestations. Avec 39 000 logements dédiés au tourisme, dont 6 500 dans la ville même, cette province est celle qui compte le plus grand nombre de logements à usage touristique en Espagne.
🇪🇸 Espagne : des manifestations pour protester contre le surtourisme dans les îles Canaries
Le surtourisme s'accroît en Europe. En Espagne, les îles des Canaries étouffent, et les habitants se rebellent. pic.twitter.com/fIKXseubjE
— France TV Europe (@FranceTVEurope) April 22, 2024
A Cadix également, des centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre historique pour manifester leur opposition au tourisme de masse. Leur message est clair : “Assez d’hôtels, assez d’appartements pour touristes, assez d’expulsions, assez de vendre la ville“.
La situation à Cadix est exacerbée par le port, devenu une destination populaire pour les navires de croisière. L’arrivée quasi quotidienne de milliers de voyageurs encombre les rues étroites du vieux quartier. Une situation commune, par exemple, à Venise.
Le phénomène n’est pas isolé. De Barcelone aux Îles Baléares, en passant par les Canaries, les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient en Espagne. Dans ce pays où le tourisme représente 12,8 % du PIB et concentre 12,6 % des emplois, le défi est de taille.
Il semble d’autant plus urgent à l’heure où l’Espagne a accueilli un record de 85,1 millions de visiteurs étrangers. En effet, le Covid-19 a accentué l’exaspération des habitants locaux.