Les "tablettes de malédiction", ces objets païens qui ont laissé leur empreinte… dans la Bible

Elles étaient gravées dans le plomb, cachées sous terre ou dans l'eau, et portaient des souhaits de perdition. Les dites "tablettes de malédiction" ou "défixions", pratiques occultes de la Rome antique, révèlent aujourd'hui un lien insoupçonné avec les textes les plus sacrés du christianisme.
Un objet volé, un amour trahi, une injustice subie : depuis toujours, ces vexations suscitent colère et impuissance. Mais si pester semble être une solution toute choisie, les Romains, eux, en avaient une autre : la malédiction. Dans l'Empire, entre 500 av. J.-C. et 500 apr. J.-C., maudire son ennemi sur de petites tablettes de plomb appelées "défixions" (du latin defixio, "clouer, figer" et du grec ancien katádesmos "envoûtement"), faisait partie des pratiques religieuses quotidiennes. En témoigne le travail du Pr Michael Hölscher, théologien à l'université de la Ruhr à Bochum (Allemagne), présenté dans un communiqué du 6 mai 2025 repéré par Arkeonews.
Le pouvoir des "tablettes maudites"Le principe était simple mais codifié. D'abord, graver sur une mince feuille de plomb un vœu de malheur à l'encontre d'une personne, connue… ou inconnue. Celle-ci pouvait être désignée par des formules englobantes : (...)