Les accords du Latran entre Pie XI et Mussolini, un pacte trouble entre l'Église et le fascisme
Ils ont tous les deux accédé au pouvoir en 1922. Durant dix-sept ans, le pape Pie XI et le Duce bâtiront une relation faite de compromis et de crises. Histoire d’un mariage de raison.
L’hommage est appuyé. Le 13 février 1929, à Milan, le pape Pie XI prononce un discours élogieux pour le gouvernement fasciste italien et son chef depuis 1922, Benito Mussolini. «Nous avons été noblement aidés par l’autre partie, déclare le souverain pontife. Peut-être fallait-il un homme comme celui que la Providence nous a fait rencontrer, un homme auquel fussent étrangères les préoccupations de l’école de pensée libérale.» Comment justifier ces louanges du chef de l’Église catholique à l’égard d’un Duce qui n’hésite pourtant pas à qualifier les prêtres de «microbes noirs» ?
Les accords du Latran fait du catholicisme l’unique religion d’ÉtatPour les comprendre, il faut rappeler que, deux jours plus tôt, ont été signés les accords du Latran : ce traité conclu entre le président du Conseil des ministres italien et le secrétaire d’État de Pie XI, le cardinal Pietro Gasparri, règle le contentieux opposant depuis cinquante-huit ans le royaume d’Italie et la papauté. Prise par les troupes de Victor-Emmanuel (...)
