L’Équateur en état de “conflit armé interne” face aux narcotrafiquants

La crise sécuritaire sans précédent qui a fait au moins 10 morts a contraint le président à proclamer l’Etat d’urgence.
Daniel Noboa, président équatorien, a déclaré le pays en état de “conflit armé interne” et réclamé la “neutralisation” des groupes de narcotrafiquants après deux jours d’une crise sécuritaire inédite ayant au moins fait 10 morts dans un bilan établi mercredi matin.
Mardi après-midi, des millions d’Equatoriens assistaient stupéfaits à l’irruption, à Guayaquil, d’hommes armés sur un plateau de télévision publique. Une brève prise d’otages pendant laquelle les assaillants, munis de pistolets, fusils à pompe et grenades, ont frappé et forcé les personnes terrorisées à se mettre au sol.
Noboa entend “garantir la souveraineté et l’intégrité nationale”
Le décret présidentiel reconnaît “l’existence d’un conflit armé interne» et ordonne «la mobilisation et l’intervention des forces armées et de la police nationale (…) pour garantir la souveraineté et l’intégrité nationale contre le crime organisé, les organisations terroristes et les belligérants non étatiques”.
Daniel Noboa réclame la “neutralisation” des criminels, tout en les nommant. Tous les groupes ont en quelques années acquis un statut international d’un narcotrafic sanglant et tentaculaire.
“Ce sont des jours extrêmement difficiles”
Mardi, les heurts ont fait au moins 10 morts donc, dont deux policiers. Mais avant cela dimanche, un chef de gang s’était évadé, Adolfo Macias, alias «Fito», 44 ans, qui n’ets autre que le chef des Choneros, un gang d’environ 8000 hommes. En outre, plusieurs prisons avaient été le théâtre de mutineries et des policiers avaient été enlevés.
Mardi, le secrétaire à la communication de la présidence, Roberto Izurieta, a évoqué “des jours extrêmement difficiles”, indiquant que l’exécutif a pris “la décision importante de lutter de front contre ces menaces terroristes”.
Soixante jours d’Etat d’urgence
Avec cette déclaration d’Etat d’urgence de 60 jours dans tout le pays, l’armée peut assurer le maintien de l’ordre dans les rues et les prisons. Toujours est-il que dans la nuit de lundi à mardi, sept policiers ont été victimes d’enlèvement.
Mardi, un autre narcotrafiquant s’évadait également, lui étant l’un des chefs du gang Los Lobos. Le gouvernement a dénoncé un “niveau d’infiltration” des groupes criminels au sein de l’État “très élevé” et qualifié le système pénitentiaire équatorien d’“échec”. Lundi, le président Noboa martelait : “Nous ne négocierons pas avec les terroristes et on ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas rendu la paix à tous les Équatoriens”.