Le Qatar fait cadeau à Trump d’un jet à 400 millions de dollars

Le Qatar a récemment offert à Donald Trump un avion d’une valeur de 400 millions de dollars. Ce geste spectaculaire soulève des interrogations sur la transparence et l’influence politique dans les relations entre l’ancien président américain et l’émirat du Golfe.
Tl;dr
- Un Boeing 747 offert par le Qatar à Trump.
- Polémique sur conflits d’intérêts et légalité du cadeau.
- L’avion doit remplacer temporairement Air Force One.
Un « palace dans le ciel » au cœur de la tourmente
L’offre d’un Boeing 747-8 Jumbo, estimé à près de 400 millions de dollars, secoue depuis dimanche les États-Unis. L’appareil, que la chaîne ABC News décrit comme un « palace dans le ciel », serait un don exceptionnel de la famille royale du Qatar, destiné à remplacer temporairement les vieillissants Air Force One.
Pour l’heure, l’exécutif américain n’a pas confirmé formellement la provenance, se contentant d’évoquer une opération « tout à fait publique et transparente » selon les propos rapportés par Donald Trump sur Truth Social.
Sous tension : réactions et interrogations politiques
L’information a immédiatement suscité des réactions en chaîne. Plusieurs figures politiques du camp démocrate ont exprimé leurs inquiétudes. Le Comité national du parti démocrate dénonce dans une communication interne la volonté de Donald Trump de « s’enrichir ».
De son côté, la députée Kelly Morrison évoque une « corruption à la vue de tous », tandis que le sénateur Chris Murphy s’interroge sur la légalité d’un tel geste, rappelant que la Constitution interdit formellement tout cadeau d’un souverain étranger aux responsables publics américains. Malgré ces critiques, l’entourage du président estime que l’avion serait attribué à l’Armée de l’air et non à titre personnel.
Boeing en retard, le Qatar en lice ?
Au cœur de cette controverse, il y a aussi l’impasse industrielle autour du remplacement des avions présidentiels. L’entreprise américaine Boeing, empêtrée dans des difficultés économiques et des problèmes de production, accumule les retards dans la livraison promise de deux nouveaux appareils depuis 2018.
Face à cette situation, Donald Trump, visiblement agacé par les coûts croissants liés aux anciens modèles mis en service sous George Bush père, n’a pas exclu qu’un appareil puisse venir « d’un autre pays ».
Cadeau record ou manœuvre diplomatique ?
Le don potentiel est scruté jusque dans ses moindres détails. Du côté qatari, le porte-parole Ali al-Ansari tempère : « Aucune décision n’a été prise. » Des discussions seraient encore en cours entre les ministères concernés. À noter que l’intégration d’équipements technologiques, médicaux et défensifs reste indispensable pour toute utilisation présidentielle. C’est pourquoi la société américaine L3Harris a été sollicitée pour adapter l’appareil aux exigences gouvernementales.
Pour résumer ce dossier complexe, trois aspects essentiels cristallisent le débat :
- Légalité constitutionnelle du cadeau.
- Dépendance industrielle face aux retards américains.
- Tensions politiques internes nourries par l’affaire.
L’épisode s’inscrit dans un contexte où chaque geste diplomatique est minutieusement observé — parfois avec suspicion — par une classe politique en quête de transparence.