Le Paria devenu Président: comment la France a éveillé le feu d’Hô Chi Minh

En 1911, un jeune indochinois quitta Saïgon, direction Marseille. Formé aux généreux principes des Lumières, puis séduit par les thèses communistes, à son retour au pays, trente ans plus tard, Hô Chi Minh mit son énergie à chasser les français.
A Hanoï, le mausolée du président Hô Chi Minh domine la place Ba Dinh de sa silhouette massive, à l’endroit exact où, le 2 septembre 1945, le leader communiste proclama l’indépendance de la république démocratique du Vietnam. Pour les Vietnamiens, ce tombeau reste un haut lieu de pèlerinage. Pourtant, Oncle Hô, comme il est encore affectueusement appelé, ne souhaitait pas accéder au statut d’icône. Dans un testament rédigé avant sa mort le 2 septembre 1969, le vieil homme réclamait d’être incinéré et refusait que soient érigées stèles ou statues. Autant dire que ces volontés furent vite balayées par ses successeurs qui contribuèrent à édifier un culte autour de lui.
C’est aux environs de 1890, dans la province du Nghe An, au nord de la province indochinoise de l’Annam, que vit le jour celui qui s’appelait alors Nguyen Sinh Cung (comme le voulait la tradition, il changea de nom à l’âge de 10 ans, et devint alors Nguyen Tat Thanh). Cette région (...)