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Le Gabon intrônise l'ancien général putschiste Oligui Nguema

Le Gabon intrônise l'ancien général putschiste Oligui Nguema
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Akanda (Gabon) (AFP) - La cérémonie d'investiture du président élu gabonais Brice Oligui Nguema, tombeur d'Ali Bongo et grand vainqueur de l'élection du 12 avril avec 94,85% des voix, a débuté samedi près de Libreville au stade d'Angondjé avec l'arrivée de près d'une vingtaine de chefs d'Etat africains devant environ 40.000 spectateurs.

Dès 07H00 (06H00 GMT), des encombrements étaient visibles dans les rues de Libreville et aux abords du stade à Akanda, au nord de la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les spectateurs, arborant t-shirts et drapeaux à l'effigie du président, ont attendu toute la matinée dans une ambiance festive le remplissage des tribunes.

Le stade d'Angondjé ou stade de l'amitié sino-gabonaise, au nord de la capitale, a accueilli les Gabonais munis de billets d'entrée distribués gratuitement.C'est la première fois au Gabon qu'une cérémonie de prestation de serment présidentielle a lieu devant un public aussi large.

Plusieurs chefs d'Etat du continent africain sont arrivés dans la capitale gabonaise dès vendredi soir.Parmi eux, Umaro Sissoco Embalo (Guinée Bissau), Adama Barrow (Gambie), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale).

Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a fait son entrée au stade samedi à la mi-journée, sous les ovations.Et le général Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 en Guinée, est arrivé vêtu d'habits traditionnels africains, comme le président tchadien Mahamat Déby.

La France est représentée à Libreville par son ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad.

Le général-président Oligui Nguema, auteur du coup d'Etat qui a mis fin en août 2023 à 55 ans de règne des Bongo sur le pays, prendra officiellement les commandes pour un mandat de sept ans après avoir dirigé une transition de 19 mois.

Dès mardi soir, dans un ultime communiqué, les militaires et membres des forces de sécurité du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l'organe mis en place après la chute du régime d'Ali Bongo, ont annoncé leur dissolution.

-"Militaires dans les casernes"-

"La prestation de serment par le président de la République élu (...) mettra fin à la présidence de transition et conduira au retour à l'ordre constitutionnel civil", a déclaré dans un communiqué vidéo le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, officialisant le "retour des militaires dans leurs casernes".

Au programme de la cérémonie de samedi, outre la prestation de serment, discours officiel, performances artistiques et défilé militaire.Par ailleurs, un "concert de victoire" gratuit sera organisé sur le front de mer samedi soir à Libreville.

Pendant plusieurs jours dans la capitale gabonaise, des centaines d'ouvriers se sont employés à nettoyer et repeindre les abords des principaux axes entre le centre de la ville et le stade.

Parallèlement, les autorités et les médias officiels ont diffusé des appels au civisme en vue d'accueillir les hôtes étrangers du Gabon.

"Il est demandé à tous les citoyens du Grand Libreville, d'accueillir chaleureusement les invités de marque", écrivait dès le 22 avril le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

De sérieux défis attendent désormais M. Oligui Nguema à la tête du Gabon, un pays riche en pétrole, mais dont l'économie est en difficulté.

Parmi les principales préoccupations, le réseau d'électricité vieillissant occasionne de nombreuses coupures d'électricité, le chômage des jeunes avoisine les 40%, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre les 80% du PIB en 2025.

Durant la transition, le président Oligui Nguema s'est présenté comme un "bâtisseur" en lançant ou relançant de nombreux chantiers de construction au Gabon.Il a également promis de "sévir" contre la corruption et de remettre le pays en marche. 

Selon la nouvelle Constitution, le président élu prendra la tête du pays avec des pouvoirs élargis.Le poste de Premier ministre a été supprimé à la faveur de la création d'un poste de vice-président.

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