L’amitié oubliée entre un prince vietnamien et un missionnaire français

Ami fidèle du futur empereur Gia Long, l’évêque Pigneau de Béhaine scella la première alliance franco-vietnamienne et finança lui-même une armée pour défendre son protégé.
Le premier traité diplomatique jamais conclu entre la France et l’Indochine est né d’une amitié improbable : celle de l’évêque de Cochinchine, Pierre-Joseph Pigneau de Béhaine et du prince vietnamien Nguyen Anh.
Un prêtre au rôle de diplomateMissionnaire en Asie depuis 1765, le prêtre enseignait le français au monarque lorsqu’il était enfant. Ce dernier, devenu prince, fit preuve de tolérance à l’égard de la religion chrétienne. Et l’espoir de faire basculer le pays entier dans le catholicisme en le convertissant poussa l’homme d’Église à endosser le rôle de diplomate. Il lui fallait convaincre Louis XVI de prendre parti pour ce souverain car, depuis plusieurs mois, le prince avait été quasiment chassé de son royaume par les rebelles Tay Son, dont les tendances anti-chrétiennes inquiétaient fort Pigneau de Béhaine.
Lors d’un voyage à Versailles, l’évêque obtint donc que la France accorde son assistance militaire et financière au futur empire d’Annam, en échange de la liberté de commerce sur son territoire. Mais il échoua (...)