La stratégie explosive d'une fleur brésilienne pour accaparer le bec du colibri, preuve d'une "guerre du pollen"?

Une étude publiée par des scientifiques brésiliens et sud-africains dans la revue The American Naturalist décrit le mécanisme par lequel la fleur Hypenia macrantha catapulte son pollen sur le bec des colibris, délogeant en partie le pollen déjà présent. Pour les auteurs, il s'agirait d'un exemple de compétition entre les plantes pour accaparer de l'espace sur le corps des pollinisateurs.
Près de 10 kilomètres par heure : c'est la vitesse à laquelle Hypenia macrantha, une fleur brésilienne de couleur rouge vif, catapulte son pollen lorsqu'elle reçoit la visite de son virevoltant pollinisateur, le colibri. Un peu lent, certes, comparé aux 612 km/h atteints par le pollen du mûrier blanc.
Ce mécanisme s'avère néanmoins suffisamment puissant pour parvenir à déloger une partie des particules reproductrices mâles déjà présentes sur le bec de l'oiseau, d'après les auteurs d'une étude publiée dans la revue The American Naturalist le 10 octobre 2024.
Ces chercheurs sud-africains et brésiliens ont filmé des fleurs dont le pollen avait été rendu fluorescent, et dans lesquelles ils ont introduit le bec d'un crâne de colibri. Ainsi, ils ont pu compter pour la première fois le nombre de grains de pollen (...)
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