La Hongrie eurosceptique d’Orban prend la présidence tournante de l’UE

Aujourd'hui, la Hongrie, dirigée par Viktor Orban, assume la présidence du Conseil de l'Union européenne pour une période de six mois.

Une présidence controversée

C’est une journée plutôt sombre pour certains à Bruxelles : la Hongrie de Viktor Orban prend ce lundi la tête du Conseil de l’Union européenne pour six mois. Ce changement de direction entraîne avec lui une part d’incertitude et d’inquiétude parmi les 27 membres de l’Union.

Les craintes des membres de l’Union

Certaines attitudes du gouvernement hongrois ont suscité des inquiétudes. En effet, des soupçons de dérives antidémocratiques et des liens présumés avec le Kremlin ont jeté une ombre sur la présidence hongroise. De plus, la Hongrie a fait l’objet de critiques pour sa gestion de questions cruciales, telles que l’État de droit, l’immigration et le conflit en Ukraine.

Cependant, le gouvernement hongrois tente de rassurer ses homologues de l’Union européenne. Le ministre hongrois des Affaires européennes, Janos Boka, promet une action impartiale et loyale lors de la direction et déclare : « Nous agirons en tant que médiateur impartial, en toute loyauté avec l’ensemble des Etats membres ».

🇭🇺 La Hongrie de Viktor Orban à la présidence de l'UE

La Hongrie du nationaliste V. Orban s'apprête à prendre les rênes de l'UE, ce qui provoque déjà des polémiques.

Explications par @valerieastruc @f2bruxelles pour @franceinfo pic.twitter.com/SKCkh4aE1l

— France TV Europe (@FranceTVEurope) June 20, 2024

Des ambitions politiques claires

Toutefois, cela ne signifie pas que la Hongrie ne compte pas diffuser sa propre vision de l’Europe. Viktor Orban, en particulier, semble plus combatif que jamais, critiquant ouvertement l’”élite technocratique” bruxelloise et bloquant régulièrement l’aide militaire à Kiev.

Malgré ses positions fermes, ce dernier n’a pas réussi à influencer les nominations clés de l’UE. Il n’a guère réussi à conquérir le Parlement européen, son parti le Fidesz figurant toujours parmi les non-inscrits.

Cependant, la Hongrie ambitionne de faire parler d’elle, et compte mettre en avant sept priorités, dont le renforcement de la compétitivité économique du bloc, une meilleure lutte contre l’immigration illégale et l’adhésion des pays des Balkans occidentaux à l’UE.

Communication ou manipulation ?

Malgré le fait que le bloc a le pouvoir de contrôler l’agenda des réunions des 27, la Hongrie aura un pouvoir de communication important, comme en témoigne le slogan choisi pour sa présidence : « Make Europe Great Again », en écho à la devise de l’ancien président américain Donald Trump.

Cette référence controversée montre une ambition d’affirmer sa position et de faire avancer ses priorités.