La France étiquetée « moche » peut-elle devenir belle ?

Le gouvernement s’attaque à la transformation des zones commerciales qui n’ont cessé de s’étendre aux périphéries des villes, avec pour objectif d’y introduire de la nature, mais aussi du logement et de l’industrie lorsque c’est envisageable. Un « signal positif très fort » mais qui risque d’accoucher d’une souris faute de moyens suffisants, prévient l’économiste et urbaniste Pascal Madry, directeur de l’Institut pour la ville et le commerce (IVC).
Quels obstacles identifiez-vous pour mettre à exécution l’ambition gouvernementale d’embellir cette « France moche » décriée en 2010 par Télérama ?
Le principal frein est lié au coût d’acquisition du foncier et de l’immobilier. Pour chaque bâtiment commercial, un exploitant dispose d’un droit de propriété commerciale, c’est-à-dire du droit de pouvoir rester indéfiniment dans ses murs, à quelques exceptions près.
Si l’on doit déloger un commerçant exploitant pour transformer ses murs, il faut donc l’indemniser en moyenne à hauteur de 80 % de son chiffre d’affaires annuel.
Par exemple, si l’on prend une « boîte à chaussures » de 1 000 m2 qui réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, il faudra d’abord débourser 1,6 million d’euros avant de pouvoir (…)