"La façon dont naît une aurore boréale ajoute encore à sa poésie"

Il a consacré sa vie à leur envoûtant ballet. À tenter d’élucider leur magie et prédire leur arrivée. Car les aurores polaires sont l’œuvre d’orages magnétiques qui peuvent altérer les installations humaines. Le Responsable ? Le soleil, dont l’activité devrait atteindre cette année un nouvel apogée. Décryptage avec Jean Lilensten, l’un des pionniers de la météorologie de l’espace.
Dans la pénombre de son labo, une cloche de verre renferme deux sphères de métal. L’une représente une étoile, par exemple le Soleil, l’autre, aimantée en son centre, une planète. Dès que l’expérience démarre, l’astre propulse des électrons, irrépressiblement attirés par la plus petite boule. Et aussitôt, des cercles de lumières mauves se forment au-dessus de ses deux pôles… Baptisée Planeterrella, cette étrange installation permet à Jean Lilensten de recréer artificiellement, à toute petite échelle, un phénomène cosmique envoûtant : les aurores polaires.
Depuis trente ans, elles sont son obsession. L’astrophysicien de 65 ans admet volontiers «avoir passé [sa] vie entière connecté physiquement au cosmos grâce à elles». Au CNRS, où il est directeur de recherche, et à l’Institut de planétologie et d’astrophysique (...)
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