La Chine crée un nouveau "canal de Suez", au beau milieu de son territoire
Chahutée par la redistribution économique liée au Covid-19 et à la guerre en Ukraine, la Chine veut faire de Chongqing un pivot ferroviaire entre l’Asie du Sud-Est et l’Europe. Un projet qui se passe de ressources maritimes, et contourne la guerre commerciale américaine.
Dans le sud-ouest montagneux chinois, bien loin des côtes et encore plus de Pékin, la mégapole de Chongqing est en train de se métamorphoser en un carrefour logistique stratégique de portée mondiale. Par une politique de développement ferroviaire ambitieuse, la ville entend se positionner comme la nouvelle épine dorsale commerciale entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est. Le projet ? Un "canal de Suez sur rail", indique le South China Morning Post (SCMP), un hub commercial capable d'incarner les ambitions économiques et géopolitiques de Pékin.
La ville vit d'ores et déjà au rythme du chargement quotidien de centaines de conteneurs en provenance du Sud, en partance pour l'Ouest. Les marchandises d’Asie du Sud-Est — fruits tropicaux, matières premières — croisent des véhicules électriques prêts à être expédiés vers l’Europe. Le ballet mécanisé est le fruit de deux corridors ferroviaires majeurs : l’un vers l’Allemagne, l’autre (...)
