"La beauté des insectes échappe trop souvent au public"

Ils sont parfois longs d'à peine quelques millimètres, fréquemment jugés nuisibles, et pourtant : sans eux, notre monde n'existerait pas ! Les insectes fascinent depuis l'enfance, Henri-Pierre Aberlenc, qui est devenu l'un des meilleurs spécialistes de leur règne mystérieux. Le chercheur explique pourquoi il faut, plus que jamais, veiller sur ces prodiges à six pattes.

En tête-à-tête avec Henri-Pierre Aberlenc, entomologiste

Tout s’est joué pendant l’enfance. Il a suffi d’une conversation avec un lépidoptériste (spécialiste des papillons) rencontré chez des amis, pour que naisse la vocation. "Dès le lendemain, j’ai acheté un petit manuel de vulgarisation à la librairie du coin, raconte Henri-Pierre Aberlenc, 66 ans. Je l’ai toujours. C’est émouvant parce que tout est vraiment parti de là…"

Devenu entomologiste, l’homme a travaillé toute sa vie dans un laboratoire d’expertise du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). Sa mission consistait alors à identifier les insectes importants pour l’agriculture, ravageurs ou auxiliaires, dans les régions tropicales. Officiellement à la retraite, il continue ses travaux, mais seul. "J’ai une collection, (...)