Israël promet de poursuivre l'offensive à Gaza après d'intenses frappes ayant fait au moins 330 morts

Territoires palestiniens (AFP) - Israël a promis mardi de poursuivre l'offensive à Gaza jusqu'au retour de tous les otages, après avoir mené dans la nuit les frappes les plus intenses depuis le début de la trêve en janvier, ayant fait au moins 330 morts selon le ministère de la Santé du Hamas.
L'armée israélienne a revendiqué "des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l'organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza", dans un communiqué.
Le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas pour la bande de Gaza a enregistré "plus de 330 morts, en majorité des enfants et des femmes palestiniens, et des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique", a déclaré à l'AFP le directeur du ministère, Mohammed Zaqout.
Ces frappes, décidées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Israël Katz, font "suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu'à son rejet de toutes les propositions qu'il a reçues de l'émissaire américain Steve Witkoff et des médiateurs", a indiqué le gouvernement israélien.
"Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue", a-t-il mis en garde.La présidence des Etats-Unis a déclaré avoir été consultée au préalable par Israël.
Et M. Katz a averti mardi que les combats ne cesseraient pas "tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux".
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 58 otages sont encore retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.
Cette attaque a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.
En riposte, Israël a juré d'anéantir le Hamas et lancé une offensive destructrice à Gaza qui avait fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, avant ces nouvelles frappes, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et provoqué un désastre humanitaire.
Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a accusé M. Netanyahu de "torpiller" la trêve en vigueur depuis le 19 janvier et de vouloir "sacrifier" les otages encore retenus à Gaza.
"La décision de Netanyahu de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers (les otages aux mains du Hamas ou de ses alliés, ndlr) et une condamnation à mort à leur encontre", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Parmi les victimes figure le général Abou Watfa, qui avait la haute main sur la police mais aussi les services de sécurité intérieurs du Hamas, selon le mouvement palestinien.
- Conseil de sécurité -
Des images diffusées par l'AFP montrent plusieurs personnes blessées transportées dans la précipitation sur des brancards à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Selon un responsable israélien s'exprimant sous couvert d'anonymat, ces frappes "préventives" ont visé "des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes".
Celles-ci sont menées en vue d'empêcher le Hamas de "reconstituer des forces et de se réarmer", a-t-il ajouté.L'offensive se poursuivra "aussi longtemps que nécessaire" et s'étendra au-delà du seul recours à des frappes aériennes, a souligné cette source.
Le Hamas a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir en urgence et à adopter une résolution pour contraindre Israël à "cesser l'agression" et retirer ses troupes de toute la bande de Gaza.
Une réunion du Conseil prévue avant les frappes est censée se dérouler mardi à 10H00 (14H00 GMT) à New York.
Dimanche, Israël avait annoncé l'envoi de négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages.
La veille, M. Netanyahu avait "donné instruction" à ses négociateurs "de se préparer à la poursuite des discussions" en vue de la deuxième phase de la trêve, selon son bureau, afin d'obtenir "la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts".
- Point mort -
Depuis le début de l'accord de trêve, arraché par les pays médiateurs (Qatar, Egypte, Etats-Unis) après quinze mois de guerre, le Hamas a restitué durant la première phase, qui a expiré le 1er mars, 33 otages incluant huit morts.Et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens, mais les négociations sont depuis restées au point mort.
Le Hamas a réclamé de passer aux négociations sur la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide et la libération des derniers otages.
Israël, pour sa part, souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation totale" du territoire et le départ du Hamas.
Malgré la trêve, l'armée israélienne a régulièrement mené des frappes sur la bande de Gaza ces dernières semaines.Samedi, celles-ci avaient fait neuf morts à Beit Lahia (nord), parmi lesquels quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza.
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