Israël dit enquêter sur la mort d'un employé bulgare de l'ONU à Gaza

Jérusalem (AFP) - Israël a dit enquêter sur "les circonstances" de la mort mercredi d'un employé bulgare de l'ONU tué par une explosion dans la bande de Gaza, après que l'armée israélienne a démenti toute responsabilité.
Le Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops) a annoncé dans un communiqué la mort "d'un collègue tué dans un local de l'Unops à Gaza"."Un engin explosif a été largué ou tiré sur (le bâtiment) et a explosé à l'intérieur."
"Nous ne savons pas à ce stade" s'il s'agissait d'une "arme larguée par les airs, d'un tir d'artillerie ou de roquette", ajoute le texte, soulignant que la déflagration ne pouvait pas avoir été causée par le déplacement d'un "engin non explosé" sur les lieux.
Le bâtiment, situé à Deir el-Balah (centre), a été touché à 11h30 (09H30 GMT) selon l'agence onusienne.Il avait déjà été endommagé mardi dans les frappes nocturnes menées par l'aviation israélienne sur le territoire palestinien alors que sa localisation avait été transmise à l'armée, a ajouté l'Unops.
"Nous exprimons de la tristesse pour la mort d'un citoyen bulgare, employé de l'ONU, dans la bande de Gaza.Les circonstances de l'incident font l'objet d'une enquête", écrit Oren Marmorstein, porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, dans un message sur X.
"Nous insistons sur le fait que l'examen préliminaire n'a révélé aucun lien avec une quelconque activité" de l'armée israélienne dans la zone, a-t-il dit.
Les forces israéliennes "aident également à évacuer le corps et les blessés qui seront soignés dans des hôpitaux en Israël", a ajouté le porte-parole.
Plus tôt dans la journée, l'armée israélienne, accusée par le Hamas, a publié un communiqué démentant avoir "frappé un complexe de l'ONU à Deir el-Balah".Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire a ajouté qu'il n'y avait eu "aucune activité opérationnelle" dans la zone.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "choqué" par la mort de l'employé de l'Unops et a réclamé une "enquête complète", a indiqué un de ses porte-parole, Farhan Haq, aux Nations unies.
Il a souligné qu'il était trop tôt pour "déterminer les responsabilités".
- "Etat critique" -
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé Israël de mener une "politique systématique visant à cibler les civils, les travailleurs humanitaires et les secouristes, dans le but de les terroriser".
Le ministère de la Santé du Hamas a fait état d'"un mort et de cinq blessés graves parmi des employés étrangers travaillant pour les institutions de l'ONU", qui ont été transportés à l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa à Deir el-Balah.
Selon des images de l'AFPTV, trois hommes ont été amenés à l'hôpital dans une ambulance et dans des véhicules de l'ONU.
Deux d'entre eux étaient blessés au niveau des jambes et un troisième avait un bandage aux deux bras et à l'abdomen, avec des traces de sang sur le torse.Un blessé avait un gilet pare-balles et un autre une chemise portant l'inscription "UNMAS", le service de lutte contre les mines de l'ONU.
Cinq employés de l'ONU ont été gravement blessés "dans la frappe sur deux guesthouses de l'ONU à Deir el-Balah", a précisé Farhan Haq.L'un d'eux est dans un état "très critique".
Il a ajouté que le projectile avait été "tiré ou lâché" sur les bâtiments.
Au moins 280 employés de l'ONU ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, selon lui.
- "Très connu" -
A Bruxelles, le directeur exécutif de l'Unops, Jorge Moreira da Silva, a affirmé que l'explosion n'était pas "un accident".Le bâtiment abritant l'agence "était très connu et il était dans un endroit isolé, sans autre construction à côté", a-t-il dit.
Après deux mois de trêve, Israël a lancé mardi des frappes aériennes sur Gaza parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre, affirmant que la reprise des opérations militaires était "indispensable" pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.
Ces frappes, qui se sont poursuivies mercredi, ont fait au total au moins 436 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.