Immersion dans l’habitation Céron, un jardin exceptionnel et caché de Martinique

À l’ombre de la montagne Pelée, se cache une ancienne plantation, perdue sous la canopée martiniquaise. Depuis des années, une famille se bat pour préserver ce haut lieu de nature et d’histoire.

Le buggy ahane sur la pente. Ses chenilles patinent sur le sentier boueux qui grimpe à travers la forêt. Au volant, Laurence Marraud des Grottes, 62 ans, tongs aux pieds et nerfs d’acier, s’amuse des embûches : "Je suis experte en pilotage tout terrain, au propre comme au figuré", plaisante-t-elle. Elle s’y reprend tout de même à trois fois avant d’atteindre le sommet de la côte. Et là, mieux vaut avoir le coeur bien accroché et se cramponner à son siège, car aussitôt la voiture bascule et plonge dans une ravine détrempée par l’averse matinale.

Une plantation devenue un havre de verdure et de vieilles pierres

Ce périple mouvementé donne le ton : ici, la nature a le dernier mot et invite à l’humilité. Cette jungle foisonnante abrite un havre de verdure et de vieilles pierres : l’habitation Céron, à trois kilomètres du bourg du Prêcheur, dans le nord de la Martinique. Adossée à une réserve biologique intégrale, cette ancienne plantation de sucre fondée au XVIIe siècle est le dernier bastion habité (...)