Henri-Georges Clouzot : son film fut comparé à Mein Kampf

Le cinéaste Henri-Georges Clouzot fut coupable d'alimenter la "propagande anti-française". Son film Le Corbeau fut considéré comme un symbole de l'asservissement à l'Allemagne nazie.
En mars 1944, a paru dans L’Écran français un article virulent titré Le Corbeau est déplumé. Ce journal clandestin communiste accusait le film du cinéaste Henri-Georges Clouzot d’être "produit et encouragé par des Boches camouflés" et d’alimenter "la propagande anti-française". Le Corbeau, sorti dans les salles françaises en septembre 1943, dressait le portrait d’un médecin de campagne victime de dénonciations anonymes. Des lettres accusatrices qui se multipliaient telles des bactéries, n’épargnant finalement aucun habitant de la bourgade.
Faisant écho à l’épidémie de délation qui sévissait alors en France, le film a rencontré un beau succès public, mais il a suscité également de nombreuses critiques, venues des camps les plus opposés. L’oeuvre dressait un portrait bien peu flatteur des Français, s’attirant ainsi les foudres des communistes, mais aussi de la Centrale catholique du cinéma, scandalisée par tant d’immoralité. Et pourtant, ni à Vichy ni dans les services allemands de la Propagandastaffel, on (...)