Gaza: 52 morts dans les raids israéliens selon les secours, appels à cesser l'offensive

Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Au moins 52 personnes ont péri dans des frappes israéliennes lundi à Gaza, dont 33 dans une école abritant des déplacés, ont indiqué les secours au milieu des appels internationaux pressant Israël à cesser son offensive dans le territoire palestinien affamé.
En pleine intensification de la campagne israélienne, une source du Hamas a affirmé que le mouvement avait accepté une nouvelle proposition de l'émissaire américain Steve Witkoff, qui "met l'accent sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza".
Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai, dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de tout Gaza et d'anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre.
Ces derniers jours, la Défense civile à Gaza a rapporté quotidiennement des dizaines de morts dont des enfants dans le pilonnage israélien du petit territoire, où Israël assiège depuis plus de 19 mois les quelque 2,4 millions d'habitants.
"C'est indescriptible: peur, horreur, confusion, enfants hurlant, odeur de chair brûlée, odeur d'objets carbonisés, odeur de soufre, et il y avait du sang partout", raconte Farah Nasser, qui a été réveillée par le bombardement contre l'école.
Dans la cour de l'école, des déplacés tentent de sauver quelques biens dans les décombres. Et à l'hôpital Al-Ahli de la ville, des femmes pleurent la mort de leurs proches placés dans des housses blanches.
Selon la Défense civile, 33 Palestiniens, des enfants en majorité, ont été tués dans le "massacre" à l'école Fahmi Al-Jarjaoui de Gaza-ville (nord).
L'armée israélienne a dit avoir visé dans la zone de l'école "des terroristes de premier plan dans un centre de commandement et de contrôle".Elle accuse régulièrement le Hamas d'opérer à partir d'établissements scolaires ou de santé, qu'elle a frappés à plusieurs reprises, ce que le mouvement nie.
Ailleurs dans le nord du territoire, 19 personnes ont été tuées dans un bombardement israélien sur une maison de Jabalia.
- Berlin "ne comprend plus" -
L'armée israélienne a en outre émis un nouvel ordre d'évacuation de certains quartiers de Khan Younès (sud), invoquant des tirs de trois roquettes depuis ce secteur.
L'une a été interceptée et les autres sont tombées à Gaza, a indiqué l'armée au moment où Israël célèbre la "Journée de Jérusalem", qui marque la prise et l'occupation du secteur oriental de la ville lors de la guerre israélo-arabe de 1967.
L'escalade israélienne et les souffrances des civils palestiniens à Gaza confrontés à dés pénuries de nourriture, d''eau et de médicaments, nourrissent une indignation internationale croissante.
Fustigeant avec une rare fermeté les actions d'Israël,le chancelier allemand Friedrich Merz a menacé de ne plus continuer à soutenir le gouvernement de Benjamin Netanyahu, son allié."Je ne comprends franchement pas ce que l'armée israélienne fait à Gaza (...) On ne peut plus le justifier par une lutte contre le terrorisme du Hamas".
Mais l'Allemagne continuera de vendre des armes à Israël, a assuré lundi son ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul.
L'Espagne a demandé à ses partenaires de l'Union européenne d'imposer un embargo sur les ventes d'armes à Israël.
- "Immense cimetière" -
"Il faut arrêter cette offensive qui n'a aucun objectif militaire, sauf si l'objectif est de transformer Gaza en un immense cimetière", a dit lundi José Manuel Albares, le chef de la diplomatie espagnole.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 53.977 personnes, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Les Gazaouis manquent aussi de tout après plus de deux mois d'un total blocage de l'aide humanitaire, qu'Israël n'a que partiellement levé la semaine dernière pour des livraisons au compte-gouttes.
Jake Wood, le chef de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis, a annoncé sa démission faute de pouvoir opérer dans le respect des principes humanitaires de "neutralité, impartialité et indépendance".
L'organisation, qui siège à Genève, avait annoncé le 14 mai se préparer à livrer de la nourriture aux Gazaouis.Et sa direction a insisté qu'à partir de ce lundi, elle commencerait à livrer directement de l'aide à Gaza", pour "atteindre plus d'un million de Palestiniens d'ici la fin de la semaine".