Face à la mer qui monte, la côte de l'Albanie se réduit comme peau de chagrin

De Velipoja à Golem, la côte albanaise recule inexorablement sous l’effet combiné de la montée des eaux et d’un tourisme débridé. La mer Adriatique grignote jusqu’à cinq mètres de terre par an, engloutissant forêts, bunkers et même une île entière.
De Velipoja, où les assauts des vagues réduisent comme peau de chagrin une forêt de pins centenaires, à Golem, où la bétonisation accélère l'érosion, la côte albanaise subit à la fois le réchauffement climatique et une urbanisation chaotique. Conséquence du changement climatique, l'élévation du niveau de la mer touche la planète entière - entre 1993 à 2023, le niveau moyen des mers sur Terre s’est élevé de 10cm, selon la Nasa.
En Albanie, où le tourisme a explosé - passant de 5,9 millions de visiteurs en 2018 à plus de 10 millions en 2023, la multiplication des hôtels, des restaurants et des bars de plages pèse aussi sur la nature. "Sur 273 kilomètres de côtes baignées par la mer Adriatique, 154 km sont touchés par l'érosion", résume Besjana Shehu, spécialiste de la planification urbaine.
La mort d'une îleA Velipoja, tout au nord du pays, la mer avance de plus de cinq mètres chaque année, et s'enfonce de plus de 200m à l'intérieur de la forêt, (...)