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En Roumanie, l’extrême droite arrive largement en tête du premier tour de la présidentielle

En Roumanie, l’extrême droite arrive largement en tête du premier tour de la présidentielle
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Lors du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie, les candidats d’extrême droite ont réalisé une percée remarquable, recueillant près de 40 % des suffrages et prenant ainsi une nette avance sur leurs rivaux traditionnels.

Tl;dr

  • L’extrême droite domine le premier tour en Roumanie.
  • George Simion affrontera Nicusor Dan au second tour.
  • Le scrutin est marqué par divisions et ingérences étrangères.

Roumanie : l’extrême droite aux portes du pouvoir

Au terme d’un scrutin sous haute tension, la Roumanie s’ancre un peu plus dans un virage nationaliste. Dimanche 4 mai 2025, les électeurs étaient appelés à reprendre le chemin des urnes, cinq mois seulement après l’invalidation surprise du premier tour de la présidentielle.

Résultat : c’est à nouveau l’extrême droite qui s’impose en tête, incarnée cette fois par George Simion, figure eurosceptique et fervent admirateur de Donald Trump, affichant clairement ses ambitions de « président MAGA ».

Un duel inédit pour le second tour

Avec un score de 40,5 % des voix, selon des résultats quasi définitifs, George Simion distance nettement ses poursuivants. Il croisera le fer lors du second tour, prévu le 18 mai, avec le maire centriste de Bucarest, Nicusor Dan, qui totalise 20,9 %. À peine derrière, on retrouve le représentant des partis gouvernementaux réunis, Crin Antonescu (20,3 %). La dynamique semble donc jouer en faveur d’un affrontement entre deux personnalités aux trajectoires bien distinctes.

« Ensemble, nous avons écrit une page d’histoire aujourd’hui  », s’est félicité George Simion devant une foule galvanisée scandant « Dehors les voleurs, vive les patriotes  ». Pourtant, la route vers la présidence apparaît semée d’embûches pour le candidat nationaliste. Selon le politologue Sergiu Miscoiu, il pourrait pâtir d’un manque de réserves de voix face à son adversaire centriste.

Tensions et fractures sur fond européen

Au-delà des chiffres bruts, ce scrutin a révélé de profondes divisions au sein du camp pro-européen. Les spécialistes soulignent que la campagne fut marquée par des attaques virulentes et une multiplication des accusations. Une fracture qui pourrait compliquer tout report massif de voix lors du second tour.

Le contexte international pèse également dans cette élection : avec ses 19 millions d’habitants et son statut désormais central au sein de l’OTAN, la Roumanie joue un rôle clé depuis le début du conflit russo-ukrainien. Ce poste présidentiel — certes largement symbolique — reste cependant influent en matière de politique étrangère.

Sous le signe de l’ingérence étrangère ?

Difficile d’oublier que ce nouveau scrutin fait suite à une première tentative avortée. En novembre dernier, l’irruption en tête du scrutin de Calin Georgescu, ancien haut fonctionnaire soupçonné par ses opposants d’accointances avec Moscou, avait jeté un froid sur l’Europe occidentale et secoué la scène politique locale. Après une campagne tapageuse sur TikTok et de multiples soupçons d’ingérence russe, la Cour constitutionnelle a finalement annulé ce vote et exclu ce sexagénaire controversé.

C’est ainsi que George Simion, jusqu’ici outsider arrivé quatrième à l’automne dernier, a été propulsé sur le devant de la scène – apparaissant même publiquement aux côtés de son prédécesseur ce dimanche à Mogosoaia. Reste maintenant à savoir si la Roumanie confirmera définitivement sa poussée nationaliste ou si un rééquilibrage est encore possible lors du second tour.

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