En Éthiopie, rencontre avec les baronnes du khat, plante euphorisante
Dans la Corne de l’Afrique, cette plante euphorisante est surtout consommée par les hommes. Mais ce sont les femmes qui l’achètent aux producteurs, la transposent et la revendent sur les marchés. Enquête en immersion.
Drapée dans son voile coloré, l’acheteuse désigne un bosquet d’arbustes aux faux airs de fusains dans une rangée bien alignée. Le paysan, faucille à la main, en coupe aussitôt les branches. La femme réunit les rameaux aux feuilles vert brillant en fagot d’une trentaine de kilos et repart avec sa précieuse cargaison, en triporteur, zigzaguant sur le sol rocailleux de la région d’Harar, en Éthiopie, entre pins parasols et dromadaires.
Un commerce légal dans lequel les femmes se sont investiesLe bout de sa route, c’est Awaday, à une dizaine de kilomètres de là. La plaque tournante du commerce du khat (Catha edulis), une plante très consommée – surtout par les hommes – dans la Corne de l’Afrique, ainsi qu’au Yémen. Dans cette région du monde, on remarque souvent des joues déformées par les feuilles au goût amer, longuement mastiquées pour en avaler le suc. La culture du khat – qui permet jusqu’à quatre récoltes par an – y est légale. Elle fait même vivre 4 millions de cultivateurs, (...)
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