En Équateur, une marée noire historique ravage le fleuve Esmeraldas et ses mangroves

Le 13 mars 2025, près de 25 000 barils de pétrole se sont déversés dans la région d’Esmeraldas, l’une des plus pauvres d’Equateur. Après le drame, la population, dépendante du tourisme et de la pêche, reste paralysée économiquement. En plein entre-deux-tours présidentiel, l’opacité gouvernementale demeure.

Le fleuve Esmeraldas, niché dans la province équatorienne du même nom, s’est teinté d’une épaisse pellicule noire, conséquence d’un cataclysme environnemental survenu le 13 mars dernier. Ce jour-là, suite à un glissement de terrain, des milliers de barils de pétrole se sont déversés dans les rivières, s’infiltrant dans les mangroves jusqu’aux plages de la côte, haut lieu touristique du pays. “Les trois premiers jours, on aurait dit que la rivière s’était transformée en peau de léopard, souffle Eduardo Rebolledo Monsalve, professeur à l’Université Catholique d’Esmeraldas et biologiste marin. Une semaine après, les images de drones ont montré des eaux foncées, de jais, recouvertes de pétrole”.

Cette marée noire, l’une des plus graves de l’histoire récente de l’Equateur, a affecté un périmètre de 80 km2, les rivières d’Esmeraldas, Viche et Caple, et privé des milliers de familles d’eau (...)