En 1586, quand la reine consort Marie Stuart écrivait au pape Sixte V avant son exécution

Reine éphémère au destin brisé, Marie Stuart incarne l’une des figures les plus tragiques de l’histoire européenne. De son bref passage sur le trône de France à son retour tourmenté en Écosse, puis à sa captivité en Angleterre, la vie de la souveraine catholique fut marquée par les trahisons et les complots.
En 1560, à la mort de son époux, le roi François II, dont le règne sur la France fut bref, la reine consort Marie Stuart perdit aussitôt son titre et retourna en Écosse, son pays natal où elle était née en 1542. Mais les lords écossais, ralliés à la cause du protestantisme, rejetèrent cette «pécheresse» dont ils blâmaient les amours dissolues. En 1567, Marie n’eut d’autre choix que d’abdiquer.
Une reine au destin tragiqueLa couronne fut placée sur la tête de son fils, Jacques, âgé d’1 an à peine. Elle leva une armée, en vain, avant de trouver refuge en Angleterre, chez celle qu’elle surnommait dans ses lettres «Madame ma bonne soeur» : sa cousine Élisabeth Ire d’Angleterre, au pouvoir depuis 1558. «C’était évidemment l’erreur à ne pas commettre», écrit l’historien Michel Duchein dans Marie Stuart (éd. Fayard, 1987). Élisabeth avait maintes fois donné la preuve d’un manque total de (...)