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Deux ans en 100 jours: dernière ligne droite pour une élection américaine extraordinaire

Deux ans en 100 jours: dernière ligne droite pour une élection américaine extraordinaire
Publié le 28 juil. 2024 à 03:52, mis à jour le 28 juil. 2024 à 04:06

Washington (AFP) - Cent jours avant l'élection américaine: le compte à rebours est lancé dimanche au moment où la campagne est complètement bouleversée par la tentative d'assassinat de Donald Trump et le départ fracassant du président Joe Biden.

Après des semaines de querelles intestines et de doutes vis-à-vis de la candidature de M. Biden, l'unité des démocrates derrière la vice-présidente Kamala Harris a radicalement remodelé une course dominée par l'ex-président républicain.

Alors que les campagnes électorales américaines durent généralement près de deux ans, l'édition 2024 vient d'être réinitialisée, ce qui en fait officieusement la plus courte de l'histoire moderne.

L'ex-sénatrice de 59 ans est assurée maintenant d'affronter l'ex-président lors du scrutin du 5 novembre qui est en grande partie entre les mains des 100.000 électeurs d'une poignée d'États clés, selon le stratège républicain Matt Terrill.

"Il s'agit de ces électeurs indépendants et indécis.L'inflation, l'immigration, l'économie et la criminalité sont les questions qui les préoccupent", a-t-il déclaré à BBC News.

"En ce moment, je pense que l'ancien président Trump s'en sort plutôt bien sur ces questions.Cette élection sera un référendum sur les candidats en place, c'est-à-dire Biden et Harris.Nous verrons comment cela se passera", a-t-il ajouté. 

Le prochain temps fort pour le camp démocrate sera la convention de la mi-août qui s'annonce comme une grande fête d'intronisation pour la nouvelle porte-drapeau du parti, dont la campagne décolle grâce une collecte de fonds qui a battu des records ces derniers jours et grâce à un regain de mobilisation de la base.

Une image qui contraste fortement avec la situation d'il y a à peine un mois.

- Affrontement inédit -

Plombé par les inquiétudes des électeurs quant à son âge et ses capacités physiques et mentales, Joe Biden, 81 ans, faisait la course derrière Donald Trump.

Sa piètre prestation lors du débat du 27 juin a achevé de convaincre une partie des démocrates de la nécessité de changer de candidat.

A l'inverse, le camp républicain était dans une tout autre dynamique.Le point d'orgue des dernières semaines a été la convention républicaine, grande démonstration de force et d'unité derrière Donald Trump, présenté comme un miraculé après avoir échappé à une tentative d'assassinat lors d'un rassemblement en Pennsylvanie.

Dans la foulée, après plusieurs semaines de résistance, M. Biden a plié et s'est retiré de la course, ouvrant la porte à un affrontement inédit. 

Un vide très rapidement comblé par Kamala Harris, première femme et première vice-présidente noire et sud-asiatique du pays.A peine deux jours après, cette dernière a tenu le plus grand rassemblement du camp démocrate depuis le début de la campagne et est parvenue à récolter plus de 120 millions de dollars ces derniers jours, les donateurs désenchantés faisant leur grand retour.

Côté sondage, l'avance de trois points de M. Trump, 78 ans, dorénavant le candidat le plus âgé de l'histoire de l'élection présidentielle, a fondu de moitié en une semaine.

Mais pour les démocrates gonflés à bloc par ce regain d'énergie sur le terrain, la route est encore longue.

"D'ici peu, la +lune de miel+ de Mme Harris prendra fin et les électeurs se concentreront à nouveau sur son rôle de partenaire et de copilote de M. Biden", a écrit Tony Fabrizio, spécialiste des sondages pour M. Trump, dans un mémo.

Le stratège démocrate James Carville a estimé sur la chaîne MSNBC que les démocrates devaient cesser de se réjouir et se préparer à la tempête qui s'annonce.

"Ils nous attaquent et vont continuer à le faire.Et ce genre de jubilation ne sera pas utile très longtemps, car c'est à cela que nous allons être confrontés", a-t-il déclaré.

Même l'ancien président Barack Obama a mis en garde son camp, rappelant que les démocrates restent "des outsiders" et qu'il leur faut encore gagner la confiance des électeurs.

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