Des "crottes qui coulent": Alourdir les déjections du zooplancton pour piéger plus de carbone dans l'océan

Les organismes marins formant le zooplancton se nourrissent à la surface, puis sombrent dans les profondeurs où ils défèquent. Des chercheurs pensent avoir trouvé le moyen d'amplifier cette "pompe biologique du carbone", en agissant sur le poids de leurs déjections (université de Dartmouth)
Chaque jour, les convives d'un buffet géant festoient à la surface des océans. Une partie du carbone de l'atmosphère, sous forme dissoute dans l'eau, se transfère alors entre les maillons d'un réseau alimentaire complexe.
Lorsque le plancton animal (zooplancton) s'invite à la table après un voyage vertical de plusieurs dizaines de mètres, il se gave de plancton végétal (phytoplancton). Repu, il sombre ensuite dans son repaire, celui des profondeurs océaniques. Là, comme tout animal, il défèque. Piégeant ainsi définitivement – ou, du moins, pour un temps très long à l'échelle humaine – le carbone ingéré.
Des scientifiques de l'université de Dartmouth et leurs collègues internationaux ont donc eu une idée : celle d'asperger l'océan d'argile. La glaise se mêlerait alors au phytoplancton, formant une appétissante pâtée qui aurait pour effet d'alourdir les déjections du zooplancton, et d'amplifier ainsi (...)