Des Afghans chassés du Pakistan condamnés à tout reconstruire

Avec sa famille, Nazmine Khan affronte un avenir incertain sous le régime taliban, où les femmes n'ont "pas la même liberté". Comme eux, des dizaines de milliers d'Afghans rentrent vers un pays qu'ils ne connaissent pas, entre promesses non tenues et extrême pauvreté.
Poussée à partir du Pakistan où elle est née, Nazmine Khan découvre pour la première fois son pays, l'Afghanistan, dans un camp à la frontière. À 15 ans, elle sait peu de choses sur son avenir, simplement qu'elle risque d'avoir moins de liberté. "Nous n'avions jamais pensé que nous retournerions en Afghanistan. Quand nos parents nous ont dit qu'il fallait partir, nous avons pleuré", raconte à l'AFP l'adolescente qui vit avec six membres de sa famille sous la chaleur écrasante d'une tente du camp d'Omari, à Torkham, l'un des deux postes-frontières entre les pays voisins.
Islamabad, qui les accuse d'être liés au "terrorisme et au narcotrafic", a commencé début avril à expulser en masse les Afghans, avec ou sans papiers, parfois arrivés il y a des décennies pour fuir guerres et crises. Nombre d'entre eux n'ont pas attendu de se faire arrêter pour partir, imaginant leur sort inéluctable. Depuis le 1er avril, plus de 100.000 (...)