Dans un archipel isolé de Norvège, des baleiniers du XVIe siècle reposent sous terre avec des souvenirs de leurs lointains chez eux

Pendant un siècle dans les territoires les plus septentrionaux de la Norvège, l'industrie impitoyable de la chasse à la baleine a décimé des populations entières du cétacé… au prix également d'innombrables vies humaines. Les baleiniers du XVIe siècle, particulièrement conscients de cette réalité et des dangers encourus, semblent s'être préparés à leur propre mort.
Sur la plus grande île de l'archipel norvégien du Svalbard, Spitzberg, se trouve le fjord de Smeerenburgfjorden, connu pour son importance historique : il abritait au XVIe siècle une colonie appelée Smeerenburg – littéralement, "ville de graisse de baleine" en néerlandais. Pour cause, des hommes étaient envoyés des Pays-Bas et du Danemark pour y chasser intensément, sur une flotte de plusieurs dizaines de baleiniers, la baleine boréale (ou baleine du Groenland, Balaena mysticetus), dont la population est toujours réduite dans la région, plus de quatre siècles plus tard.
Cette industrie du Svalbard, cruelle et préjudiciable pour l'espèce, s'est aussi révélée dangereuse pour les marins impliqués, puisqu'elle a abouti à des pertes humaines considérables. Comme le relate Atlas Obscura, conscients du risque de ne jamais rentrer chez (...)