Dans les ruelles de San Lorenzo, un voyage au cœur du Rome populaire et engagé

Ancien bastion ouvrier devenu repaire festif et frondeur, San Lorenzo cultive son âme rebelle entre fresques militantes, vie étudiante effervescente et entraide de quartier.
Une fabrique de verre reconvertie en annexe de la plus grande université de Rome (la Sapienza), une usine de pâtes qui accueille aujourd’hui des ateliers d’artistes… San Lorenzo, ou la métamorphose d’un faubourg ouvrier du début du XXe siècle en un secteur festif et frondeur de la capitale. Autour de la via Tiburtina, qui s’étire des vestiges du mur d’Aurélien à la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs, ce quartier de 9 000 habitants à l’est de la gare Termini semble vivre à son propre rythme. Ses petites rues à sens unique, bordées d’immeubles en briques apparentes ou peints de couleurs vives, racontent une histoire mouvementée.
La petite piazza dell’Immacolata, lieu névralgique de la vie à San LorenzoIl y a un siècle, San Lorenzo était une cité-dortoir où s’entassaient 30 000 personnes – ouvriers, cheminots et leurs familles. Les idées anarchistes et anticléricales y prospéraient. Le quartier fut le seul à s’opposer, en 1922, à la marche sur Rome des Chemises noires de Mussolini, entraînant des représailles qui (...)