Dans l’enfer des plages où les bateaux viennent mourir à Chittagong, au Bangladesh

Chaque année, près de 500 navires en fin de vie sont démantelés dans des ports pour être détruits ou recyclés. Les conditions de travail sur ces chantiers sont autant dénoncées que le manque de considération à l'égard de l'environnement. La ville de Chittagong, premier port du Bangladesh, est l'exemple le plus parlant pour illustrer les dérives qui entourent cette industrie.
Mizan Hossain découpait une pièce en métal sur le pont supérieur d'un bateau sur la plage de Chittagong (Bangladesh) quand les vibrations l'ont déséquilibré, l'entraînant dans une chute de dix mètres. C'était en novembre sur un chantier de démolition non conforme aux normes internationales, comme la plupart des sites de démantèlement de navires au Bangladesh où la majorité finissent leur parcours.
Tombé sans harnais, Mizan Hossain, 31 ans, a eu le dos broyé. "Je ne peux pas me lever le matin", raconte-t-il assis devant la modeste maison où il vit avec sa femme, ses trois enfants et ses parents. Celui qui avait commencé gamin à découper des pans de bateaux sans protection ni assurance ne peut plus subvenir aux besoins des siens ni se soigner. "Pour être honnête, on mange un repas sur deux et je ne vois pas d'issue (...)
À lire aussi sur Geo: