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Chypre: Guterres réunit les dirigeants rivaux à Genève pour relancer le dialogue

Chypre: Guterres réunit les dirigeants rivaux à Genève pour relancer le dialogue
Publié le , mis à jour le

Genève (AFP) - Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devait rencontrer lundi les deux dirigeants de Chypre, dans le cadre de discussions informelles prévues sur deux jours pour trouver une "voie à suivre" pour l'île divisée.

M. Guterres doit s'entretenir avec Nikos Christodoulides, le président de la République de Chypre grécophone, reconnue internationalement, et Ersin Tatar, le dirigeant de la République turque de Chypre nord (RTCN), autoproclamée e reconnue par la seule Turquie.

Mardi, les trois hommes se réuniront pour des pourparlers au siège des Nations unies à Genève, aux côtés du Royaume-Uni, de la Grèce et de la Turquie - les trois garants de la sécurité de l'île méditerranéenne depuis 1960.

"Cette réunion se tient dans le cadre des efforts de bons offices du secrétaire général sur la question chypriote," a déclaré une porte-parole de l'ONU à l'AFP."La réunion informelle offrira une opportunité de discussion significative sur la voie à suivre."

Depuis l'invasion turque de 1974, déclenchée par un coup d'État soutenu par Athènes, l'île est divisée entre le sud hellénophone et le nord chypriote turc, qui a unilatéralement déclaré son indépendance en 1983 mais n'est reconnu que par Ankara.

Des décennies de pourparlers soutenus par l'ONU n'ont pas réussi à réunifier l'île.

La République de Chypre, État membre de l'Union européenne (UE), est établie sur les deux tiers sud de l'île, et la RTCN contrôle le tiers nord.La capitale Nicosie est divisée en deux.

Les Chypriotes grecs ont massivement rejeté un plan de réunification soutenu par l'ONU lors d'un référendum en 2004.

Le dernier cycle de pourparlers de paix à Crans-Montana, en Suisse, a échoué en 2017.

En octobre dernier, M. Guterres a organisé un dîner informel avec MM.Christodoulides et Tatar à New York.

Dans une allocution télévisée samedi, Nikos Christodoulides a déclaré qu'il se rendait à Genève "avec un sérieux absolu et avec l'objectif de mener une discussion substantielle qui ouvrira la voie à la reprise des négociations pour la résolution de la question chypriote".

"Nous sommes prêts et bien préparés pour être constructifs...pour engager des discussions significatives et obtenir un résultat qui maintiendra le processus actif", a-t-il affirmé.

"Il existe un consensus, un esprit constructif d'unité et un objectif commun : faire en sorte que cette conférence multilatérale serve de tremplin pour sortir de l'impasse et relancer les négociations", a déclaré aux journalistes le porte-parole du gouvernement chypriote, Konstantinos Letymbiotis.

"Nous nous préparons à plusieurs scénarios, en veillant à ce que, dans chaque cas, le président dispose d'initiatives et de propositions concrètes."

Les deux dirigeants chypriotes se sont également rencontrés en janvier pour discuter de l'ouverture de nouveaux points de passage entre les deux parties de l'île, dans le cadre des efforts visant à relancer les pourparlers de paix au point mort depuis huit ans.

De plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer davantage de points de passage le long de la zone tampon de 180 kilomètres, afin de faciliter l'accès des personnes vivant dans des régions isolées.Il y a actuellement neuf points de passage le long de la ligne verte surveillée par l'ONU.

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