Caligula était-il vraiment fou? Une étude dévoile une facette méconnue de l'empereur

Caligula reste l'une des figures les plus controversées de l'histoire romaine. Mais de nouvelles recherches suggèrent que les récits hostiles ont peut-être déformé la mémoire d'un empereur qui, bien que brutal, était aussi un homme de son temps, informé et curieux des savoirs médicaux.
Entre 38 et 40 apr. J.-C., Antikyra. Un sénateur romain de rang prétorien, en congé médical dans la ville grecque, demande à prolonger son séjour. Mais l'empereur Caligula refuse et ordonne son exécution. Ironie mordante : il déclare que, puisque les traitements à base d'hellébore n'ont pas fonctionné, une saignée – c'est-à-dire la mort – s'impose.
Aujourd'hui, cette anecdote tirée de la biographie de Caligula par l'historien romain Suétone (Vie des douze Césars, début du IIe siècle apr. J.-C.), fait l'objet d'une relecture audacieuse par deux chercheurs, Trevor S. Luke (université d'État de Floride, États-Unis) et Andrew J. Koh (université Yale). Leur étude, parue dans les Proceedings of the European Academy of Sciences & Arts le 26 mai 2025, mêle histoire, ethnobotanique et analyse politique pour brosser un portrait bien plus nuancé – et étonnamment érudit – du plus sulfureux des empereurs romains, réputé (...)