Café, hôtel, sauna: la seconde vie des écoles désaffectées dans les campagnes japonaises

Alors que 450 écoles ferment chaque année au Japon, certaines renaissent sous une autre forme : auberge, café... Ces réhabilitations transforment le secteur touristique, mais témoignent aussi de la crise démographique qui sévit dans le pays.
Sous les toits d’ardoise d’une ancienne école primaire, la lumière du matin illumine les pupitres de bois où l’on récitait jadis les kanji. Mais aujourd’hui, ce ne sont plus les écoliers qui peuplent ces couloirs silencieux, mais des voyageurs venus chercher un luxe rare : le calme.
Au cœur des montagnes de Miyoshi, sur l’île de Shikoku, Hare to Ke, auquel la BBC consacre un reportage cette semaine, s’impose comme un symbole de renaissance rurale. Ici, dans l’ancienne école élémentaire Deai, fermée en 2005 faute d’élèves, l’architecte Shuko Uemoto a imaginé un lieu où l’on se réapproprie la lenteur. Tisane, sauna en bois de cèdre, tout invite à renouer avec le silence et l’air pur des sommets.
Mais cette ode au ralentissement cache un autre phénomène. Miyoshi a vu sa population passer de près de 80 000 habitants dans les années 1950 à moins de 20 000 aujourd’hui. Et plus de 40 % de ses habitants ont aujourd'hui 65 ans ou plus. Résultat : en 2012, la (...)