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Antarctique: la vie extrême à -52°C à la base Concordia, au cœur de la nuit polaire

Antarctique: la vie extrême à -52°C à la base Concordia, au cœur de la nuit polaire
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Combinaison intégrale, décor nu, isolement : on est en mission sur la base Concordia comme sur une autre planète. En 2018, l’astrobiologiste Cyprien Verseux l’a dirigée pendant neuf mois. Il en raconte le quotidien.

Assis à la table du salon, au dernier étage de la «tour calme», j’attends que mes doigts décongèlent. Impossible d’écrire avec le pouce et l’index raidis, blanchis et insensibles au point qu’ils semblent ne plus faire partie de mon corps. Avant de sortir, j’avais pourtant enfilé sous mes gants électriques chauffants deux autres paires de gants et d’énormes mou­fles dans lesquelles j’avais encore pris soin de glisser de petites chaufferettes chimiques. En vain. Le retour est douloureux mais, quand on travaille par - 75 °C, il faut accepter ces désagréments.

Ce dimanche après-midi d’août, en plein hiver austral, la chaude lumière électrique qui baigne la pièce contraste avec la nuit noire que l’on entrevoit par les étroites fenêtres. Des feuilles d’arbres découpées dans du papier et peintes en vert ornent murs et plafond. Souvenirs d’une soirée à thème, nous les avons laissées en place lorsque nous nous sommes rendu compte que ce succédané de végétation avait sur nous un effet (...)

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