À Madrid, un projet d’usine sur le site d’un charnier de la guerre civile espagnole fait débat
À Montecarmelo, dans la banlieue nord de Madrid, affiches et
banderoles ont fleuri le long des murs et des balcons, qui dénoncent un projet,
porté par le conseil municipal, de construction d’une usine de traitement des
déchets comprenant une casse automobile qui devrait s’installer près du
cimetière de Fuencarral.
Si les habitants s’inquiètent des impacts néfastes que
pourrait engendrer ce nouveau complexe sur leur vie quotidienne, craignant
une augmentation de la circulation et de la pollution de l’air en plus des
nuisances sonores, ils se mobilisent surtout contre un projet qui pourrait
profaner les tombes de victimes du fascisme espagnol.
D’après les associations historiques locales, la limite du cimetière
communal coïnciderait avec une fosse commune contenant les dépouilles de 451
personnes, pour la plupart des volontaires étrangers ayant combattu les forces
de Franco lors de la guerre civile espagnole de 1936-1939.
Parmi eux, on compte notamment le poète Julian Bell, membre
du Bloomsbury Group et neveu de Virginia Woolf. Lui qui avait rejoint les rangs
des républicains espagnols comme ambulancier est mort près de Madrid le 18
juillet 1937, âgé de 29 ans, après avoir été blessé par des éclats d’obus lors
de la bataille de Brunete.
Les corps de ses compagnons de lutte avaient été enterrés dans
le cimetière de Fuencarral avec une plaque commémorative, mais en 1941, soit
deux ans…
