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Japon : un artiste français de street art expose dans les rues de Tokyo

Japon : un artiste français de street art expose dans les rues de Tokyo
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Tokyo (AFP) - Un homme en résine rouge enfermé dans une mallette, l'artiste français de street art James Colomina, a installé mardi à Tokyo des sculptures éphémères représentant l’aliénation des "soldats de l'économie japonaise", pour dénoncer la société capitaliste.

"Le projet tourne autour des +salarymen+, ces figures emblématiques du Japon contemporain, avec un questionnement sur leur condition.Pour moi, ce sont les samouraïs modernes qui sont fondus dans le capitalisme", a expliqué à l'AFP Colomina qui a installé ses oeuvres en résine rouge au petit matin sans autorisation des autorités nippons.

Sur le célèbre carrefour de Shibuya où se croisent des milliers de passants à chaque feux tricolores, l'artiste a posé sur le trottoir un homme enfermé dans une mallette, avec les bras et les jambes qui sortent, et accroché deux fausses caméras qui sont tournées vers de réelles caméras de surveillance.

"Ces hommes perdent leur identité.Leurs armes sont leurs mallettes et leurs costumes.Ils sont dans un moule, des soldats de l’économie, qui sacrifient leur individualité au profit d’un système", a expliqué le Toulousain.

Colomina, qui se définit comme un "artiste qui s'exprime sur des problèmes de société", prévoit aussi dans les prochains jours de faire une autre performance en suspendant des sculptures "hyperréalistes, à taille humaine".

"Des figures en costume de bureau, pendues, la corde au cou, le corps inerte, les bras le long du corps, la tête basse.Ce sont des images fortes, silencieuses, qui parlent de solitude, d’aliénation, de déshumanisation", a-t-il expliqué.

Le quinquagénaire dénonce régulièrement des faits d'actualité, comme lorsqu'il a installé sur des terrains de jeux pour enfants à Paris, New York ou encore Londres, une sculpture du président russe Vladimir Poutine assis à califourchon sur un char miniature, après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

En mai 2024, il avait exposé un ouvrage représentant un homme assis au bord d'un toit, ayant attrapé grâce à sa canne à pêche un anneau du logo olympique avec l'objectif "mettre en avant les athlètes qui participent aux Jeux olympiques de Paris 2024 sous une bannière neutre".

Il avait également installé début février 2024 à Barcelone une œuvre représentant deux enfants portant l'un une kippa, l'autre un keffieh, devant un symbole de paix en forme de cœur.

Enfin en novembre dernier, il avait dévoilé à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, une sculpture dénonçant les violences sexuelles dont l'Abbé Pierre, mort en 2007, est accusé.Brièvement exposée dans une église désacralisée, l'oeuvre représentait l'homme d'Eglise sur un chariot mortuaire métallique, un drap recouvrant son corps et laissant deviner une érection.

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