D’où vient le terme “sainte-nitouche” ?

Souvent utilisée de façon péjorative, d’où vient cette expression et que signifie-t-elle précisément ?
Evidemment, aucune véritable Nitouche n’a jamais existé, et vous pouvez fouiller le calendrier dans tous les sens, rien n’y changera.
Cependant, à défaut de l’avoir vue ou de connaitre son éventuelle histoire, on l’a maintes fois évoquer pour qualifier quelqu’un de prude. Ou plutôt, un excès de pudeur qui cacherait en fait des mœurs plus légères qu’elles veulent bien paraître. Elle, c’est la sainte-Nitouche.
L’hypocrite, également “sainte-Nitouche”
Attention, et cela on le sait moins, le saint-Nitouche existe également, comme l’écrit Antoine Furetière dans son Dictionnaire universel au XVIIe siècle : “On dit aussi d’un hypocrite qu’il fait bien la sainte Nitouche”.
Mais on l’utilise bien sûr majoritairement dans le sens d’une pudibonderie exacerbée, de quelqu’un se donnant des airs prudes.
L’origine du terme
Et c’est Rabelais qui a inventé le terme, tout comme “mouton de Panurge” pour ne citer que celui-ci. C’est dans Gargantua que le génial auteur évoque plusieurs saints, dans le chapitre XXVII :
Croiez que c’estoit le plus horrible spectacle qu’on veit ocnques, les uns cryoient saincte Barbe ; les aultres sainct georges ; les aultres saincte Nytouche, les aultres nostre Dame de Cunault, de Laurette, de bonnes nouvelles, de la lenou, de la rivière.
Ici, “nytouche” est le dérivé phonétique d’”on n’y touche pas”. Littéralement, de “Sainte qui n’y touche pas”.