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Wauquiez reprend son ascension, Macron face au dilemme de Matignon

Wauquiez reprend son ascension, Macron face au dilemme de Matignon
Publié le 25 août 2024 à 03:57, mis à jour le 25 août 2024 à 03:58

Paris (AFP) - De retour à l'Assemblée, au centre des tractations avec les macronistes, déjà tourné vers 2027 ? Laurent Wauquiez effectue sa rentrée politique dimanche au Mont Mézenc en Haute-Loire, avant une nouvelle semaine de négociations à l'Élysée qui pourraient déboucher sur la nomination d'un Premier ministre.

Environ 600 personnes, dont au moins 40 parlementaires, sont attendues pour cet événement de rentrée de la droite, aux confins de la Haute-Loire et de l'Ardèche.Laurent Wauquiez a inauguré le rendez-vous en 2012.A l'époque, Nicolas Sarkozy, dont il était un jeune ministre, venait d'être battu par François Hollande.La droite quittait l'Élysée qu'elle occupait depuis 17 ans.Et préparait déjà activement son retour au pouvoir.

Douze ans plus tard, Les Républicains attendent toujours.

Vidé de ses cadres dès 2017 par Emmanuel Macron -- Édouard Philippe, Jean Castex, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, Rachida Dati...--, balayé en 2022 avec les 5% de Valérie Pécresse, l'héritier du parti gaulliste n'a cessé de voir ses rangs diminuer, y compris à l'Assemblée où, après la dissolution, il ne compte plus que 47 députés.

Habitué depuis des décennies à la guerre des chefs, l'UMP devenue LR a également vécu un nouvel épisode rocambolesque avec le départ...de son président, Eric Ciotti, nouvel allié du Rassemblement national.Les deux bords se disputent la possession légale du parti devant les tribunaux cet automne.

Le vent aurait-il tourné ? Déjà, depuis la perte de la majorité absolue en 2022, les macronistes ont besoin des voix de la droite pour faire adopter nombre de textes, comme la réforme des retraites.

Avec l'Assemblée sans majorité née de la dissolution, le soutien, à tout le moins l'entente avec LR est devenu cruciale pour Emmanuel Macron, guère disposé à céder à la gauche qui revendique Matignon.

Instinct de survie politique ? Début d'une offensive tournée vers 2027 ? Cantonné dans sa région depuis 2019, Laurent Wauquiez a pris le tournant de la dissolution pour revenir à l'Assemblée où il s'est emparé du groupe, rebaptisé Droite républicaine.

Refusant toute coalition, mais également la "politique du pire" face à la perspective d'un gouvernement de gauche, LR a présenté un "pacte législatif" qui ouvre de nombreuses convergences avec les macronistes.

Laurent Wauquiez parviendra-t-il à contenir son camp derrière sa ligne ni coalition, ni participation ? Une partie de la droite est favorable à une alliance.Et plusieurs noms de leur galaxie circulent pour Matignon, de Xavier Bertrand à Michel Barnier en passant par Valérie Pécresse.

- Nouvelles consultations ? -

Cette rentrée précède une nouvelle semaine de tractations à l'Élysée.Après les commémorations de la Libération de Paris dimanche, Emmanuel Macron reçoit lundi Jordan Bardella et Marine Le Pen pour le RN, puis Eric Ciotti, ainsi que les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

De nouvelles consultations pourraient être organisées mardi, en fonction du résultat de ce premier cycle de discussions, selon l'Élysée qui n'a pas donné de calendrier pour la nomination d'un chef de gouvernement, alors que celui de Gabriel Attal est démissionnaire depuis le 16 juillet.

"Il nous a dit qu'il voulait que ça soit réglé avant les Paralympiques", a assuré un de ses hôtes reçus vendredi.La cérémonie d'ouverture se tient mercredi au Stade de France.M. Macron est également attendu en Serbie jeudi et vendredi.

Le président pourrait également s'adresser aux Français pour leur "rendre compte" de ses démarches, selon un de ses interlocuteurs.

De nombreuses voix pressent le chef de l'État de nommer rapidement un Premier ministre, alors qu'approchent la rentrée scolaire (2 septembre) et la présentation du budget.

"Il est urgent qu'on revienne dans un fonctionnement institutionnel normal", juge dans La Tribune Dimanche l'ancien ministre Aurélien Rousseau, désormais PS.Dans le camp présidentiel, Christian Estrosi (Horizons) presse M. Macron de trancher "très rapidement" et de nommer un gouvernement "de gens d'expérience", de la droite aux sociaux-démocrates.

Emmanuel Macron doit également composer avec l'initiative prise samedi par Jean-Luc Mélenchon, qui a sommé le camp présidentiel et la droite de dire s'ils censureraient un gouvernement de gauche sans ministres Insoumis, dont la présence est unanimement considérée comme un casus belli.

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