Vague de chaleur : quels médicaments aggravent la sensation de chaud et comment adapter votre traitement ?

En période de fortes chaleurs, certains médicaments peuvent accentuer les effets de la canicule en augmentant la température corporelle. Voici ce qu’il faut savoir et les précautions à prendre si vous suivez un traitement médical actuellement.
Tl;dr
- Certains médicaments aggravent les risques liés à la canicule.
- Respecter strictement les conditions de conservation en période de chaleur.
- Ne jamais interrompre un traitement sans avis médical.
Médicaments et canicule : une vigilance accrue s’impose
Alors que la France subit une nouvelle vague de chaleur intense, l’alerte a été lancée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant l’usage de certains traitements. En effet, si la météo prévoit un pic thermique au moins jusqu’au dimanche 22 juin, cette période est loin d’être anodine pour les personnes sous suivi médical. Un point souvent négligé reste pourtant crucial : la capacité du corps à réguler sa température peut être fragilisée par certains médicaments.
Quels sont les médicaments concernés ?
De nombreuses classes thérapeutiques voient leur impact renforcé ou modifié par la chaleur. Difficile parfois d’y voir clair, mais quelques exemples méritent d’être cités :
- Diurétiques, qui accroissent le risque de déshydratation via les pertes d’eau.
- Médicaments agissant sur le rein (AINS, aspirine, antidiabétiques…).
- Neuroleptiques, antiparkinsoniens ou antidépresseurs, pouvant perturber la thermorégulation.
- Bêta-bloquants ou antimigraineux limitant la réponse cardiaque ou vasculaire face à la chaleur.
- Médicaments réduisant la vigilance (somnifères, anxiolytiques).
Inversement, certains traitements voient leur élimination ou leur efficacité compromise quand il fait très chaud, comme les hypocholestérolémiants ou les dispositifs transdermiques (patchs), dont l’action peut être altérée par une transpiration excessive. Pour autant, l’assurance maladie rappelle qu’il n’est jamais recommandé d’arrêter seul un traitement pendant une canicule.
Conseils pour conserver vos médicaments en été
Outre leurs effets sur l’organisme, les médicaments eux-mêmes peuvent se dégrader lors de températures élevées. Trois situations se présentent selon la notice : aucune précaution spécifique (stockage habituel suffisant), conservation inférieure à 25/30°C (privilégier un endroit frais et éviter soleil direct), ou maintien entre +2°C et +8°C (à conserver au réfrigérateur et transporter avec des dispositifs adaptés). Une règle simple s’impose : tout produit dont l’apparence est modifiée – ramollissement, liquéfaction – doit être écarté.
L’attention doit aussi porter sur certaines formes galéniques telles que suppositoires ou crèmes ; plus fragiles à la chaleur, elles nécessitent un conditionnement spécifique lors des déplacements.
Groupes à risque et gestes essentiels
Les conséquences des fortes chaleurs ne touchent pas tout le monde avec la même intensité. Les personnes âgées, atteintes de maladies chroniques ou en situation précaire sont particulièrement vulnérables – tout comme les enfants en bas âge. En cas de doute sur un traitement ou sa conservation durant cet épisode caniculaire, il vaut mieux consulter son médecin plutôt que d’agir seul. La prudence reste le maître-mot lorsque le mercure grimpe.